L’ancien ministre du Budget dont le procès s'est ouvert ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris, a justifié l'ouverture de son compte en Suisse par le financement des activités politiques de l'ex-Premier ministre, décédé le 2 juillet. Jérôme Cahuzac est accusé de fraude fiscale et blanchiment d’argent.
Jérôme Cahuzac est de retour devant la justice. Lui et son ex-femme auraient possédé un compte à l’étranger et trompé le fisc français pendant plusieurs années. Pour justifier ce compte, l'ancien ministre du Budget a déclaré ce lundi qu'il avait été ouvert pour financer les activités politiques de Michel Rocard après son départ de Matignon. Jérôme Cahuzac a précisé qu'il était "persuadé que Michel Rocard ignorait cela". L'ancien Premier ministre est décédé le 2 juillet.
Alors qu’il avait débuté le 8 février, le procès avait été reporté après plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité. Les époux dénonçaient une double peine après avoir accepté un redressement fiscal majoré de 2,3 millions d’euros. Finalement, le Conseil constitutionnel les avait déboutés et renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris.
A l'ouverture du procès, le procureur national financier Eliane Houlette a critiqué ces manoeuvres : "Tous les moyens sont bons, tous les recours sont utilisés pour retarder tant la tenue du procès que son issue. L'imagination débridée des parties et de leurs conseils est sans limite. Elle a transformé le combat judiciaire en guérilla."
L’ancien chirurgien est accusé d’avoir caché, en Suisse puis à Singapour, 600.000 euros issus des recettes de sa clinique et de ses activités de conseil aux laboratoires pharmaceutiques.
En décembre 2012, alors que Jérôme Cahuzac était ministre du Budget, le site d'information Médiapart avait révélé l’existence de ce compte caché. Malgré l'ouverture d’une enquête par le parquet, Jérôme Cahuzac avait d'abord nié avec force avant d'avouer dans une interview à BFMTV.
Le procès qui a commencé en début d'après-midi se tiendra jusqu'au 15 septembre. Jérôme Cahuzac encourt jusqu’à sept ans de prison et un million d’euros d’amende.