Le président du MoDem devrait communiquer, ce mercredi à 16h, sa décision sur une éventuelle candidature à la présidentielle. Bilan sur les différents enjeux qui peuvent influencer son choix.
François Bayrou choisira entre deux options : se présenter ou se rallier à un autre candidat.
Candidat ou pas ? Après une longue période d’indécision, François Bayrou devrait donner sa réponse définitive mercredi. Indécision il y a eu puisque les enjeux d’une candidature du leader centriste sont nombreux.
Durant ces dernières semaines, le triple candidat à la présidentielle n’a pas cessé de peser le pour et le contre avant de se lancer dans une nouvelle course élyséenne. Principale inquiétude du président du MoDem : il ne veut pas apparaître comme "le perturbateur qui pourrait conduire à un second tour Le Pen-Hamon ou Le Pen-Mélenchon". Il semble aussi très inquiet par le score grandissant de Marine Le Pen dans les sondages qui, selon lui, "est encore plus élevé dans la réalité". L’actuel maire de Pau est loin de minimiser la décision qu’il doit prendre. "Il y a de grandes responsabilités à se porter candidat et je ne les élude pas", a-t-il martelé. François Bayrou est dans une position délicate. S'il se retire, il n'aura plus de visibilité sur la scène politique et ses potentiels électeurs seraient tenter de gagner un autre clan politique. Cependant, en s'engageant dans la campagne, il pourrait être le créateur d'autres divisions qui seraient favorables aux extrêmes et à Benoit Hamon. Ce qu'il veut absolument éviter.
Un potentiel ralliement compliqué
François Bayrou a pourtant essayé de jouer la politique de la main tendue. Même si Alain Juppé avait son soutien lors de la primaire à droite, il a pris contact avec François Fillon lorsque celui-ci a raflé la mise, avec pour but un éventuel accord pour les législatives. Mais l’ancien premier ministre étant actuellement englué dans le "Penelope Gate", il ne peut plus être une solution possible selon le MoDem. Son président a d’ailleurs déclaré le 15 février lors de l’émission "Questions d’info" qu’il ne comprenait pas "l’obstination de François Fillon", avant d’ajouter que "le soutenir était impossible".
Je ne vois pas où mène le choix de l'obstination qu'a fait François Fillon. #QDI @LCP pic.twitter.com/pCmSpbGWMo
— François Bayrou (@bayrou) 16 février 2017
La semaine dernière, le Béarnais a même repris contact avec Emmanuel Macron qu’il a pourtant taxé d’être le candidat "des puissances d’argent ". Sans succès. Aucun des deux hommes ne semble être une bonne alternative pour le MoDem. Un ralliement paraît donc compliqué.
François Bayrou a terminé 4ème lors du premier tour de la présidentielle de 2002, 3ème en 2007 et 5ème en 2012.
Les difficultés de la campagne
Les finances du MoDem sont saines et une éventuelle campagne présidentielle de son leader ne poserait pas de problème. En 2007, le montant de la campagne du maire de Pau s’était élevé à 9 millions d’euros. Celle de 2012 n’avait coûté que 6,9 millions. En 2017, le coût pourrait encore être inférieur. Seul bémol, pour être remboursé, un candidat à la présidentielle doit dépasser la barre des 5% des suffrages exprimés. A l’heure actuelle, François Bayrou est crédité de 4,5 à 5% d’intentions de vote. Le risque pour le parti centriste de ne pas voir rembourser la campagne de son président est donc non négligeable.
Autre écueil possible : les 500 parrainages dont doit se munir tout candidat à la présidentielle. Les signatures doivent être remises au plus tard mi-mars. Si selon le MoDem, "le parti peut compter sur une base de 350 élus", le calcul est simple : 150 signatures restent à trouver en moins d’un mois.
Une potentielle quatrième campagne du Béarnais serait non seulement le début d’une course contre la montre pour son parti mais aussi un nouveau défi de taille dans sa carrière politique.
Donovan Thiebaud