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Depuis le succès de Kamini et son "Marly-Gomont" en 2007, le rap de terroir a fait du chemin et l'Alsace n'est pas épargnée. Florilège de pépites trouvées sur Youtube. 

Le régionaliste

Pako est un jeune rappeur strasbourgeois. Il a monté son propre label, Trop la N Musik. En 2015, il répond à une proposition du mouvement "les Alsaciens réunis", proche du parti Unser Land, pour produire un rap et un clip sur la réforme territoriale. On le retrouve donc devant le Conseil de l'Europe à clamer "Etat assassin" sur un refrain modifié à l'autotune. Il s'adresse à la France comme "au pays qui nous a vendu aux Allemands". A l'époque, il a déclaré aux "Dernières Nouvelles d'Alsace" (DNA) qu'il voulait "faire de la provoc" tout en ne faisant pas ça "pour le buzz". Pas à un grand écart près, il était sur scène lors d'un meeting de soutien à François Hollande en février 2012.

Le nostalgique

Issu du même label que Pako, le rap de RIM.X est plus léger. "Petit-fils d'Alsacien" a été composé et enregistré en 2011 au domicile du strasbourgeois, Ludovic Dollinger de son vrai nom. En 2014, il publie une version remasterisée et un clip de la chanson sur Youtube qui culmine à près de 80.000 vues. Sur un mélange d'accordéon et de beats hip-hop, il raconte: "j'ai pas la tête d'un rappeur, quand tu me vois dans la rue t'as pas peur". 

L'idiot du village

C'est sûrement le cousin le plus direct de Kamini. Kévin Schmidt alias l'Alsachien se veut le représentant de l'Alsace profonde et pour cela il s'en prend à deux grandes vedettes issues de la région, Abd Al Malik et M. Pokora. Dans sa vidéo "Le clash" parue en 2012, 375.000 vues sur Youtube, il multiplie les blagues potaches et les clichés sur le Bas-Rhin avec un accent à couper au couteau. Grâce à ce rap du terroir, il veut réconcilier les campagnes alsaciennes où il est né et les cités strasbourgeoises où il a grandi.

Les petits derniers

La nouvelle génération arrive et elle a décidé de changer de style. Fini le rap, place au ragga. Ces jeunes de Guebwiller célébrent l'Alsace comme leur "Ghetto naturel" dans leur vidéo publiée le 1er septembre. Clairement portés sur la consommation de cannabis, Clark McEvoy et Bonnot vantent le côté "multiculturel" de l'Alsace qui leur permet de "bédave" et de boire du "schnaps".

Les papys

Si l'on en croit leur site, les Hopla Guys se sont formés en 2000 dans la province "d'Alsakistan". Pendant des années, ils tournent dans les plus grand rendez-vous culturels de la région de "Kol-Mhar", comme l'Elsasser Barbecue de Kientzheim ou le Grillen de Colmar. Emmenés par Tib Vicious et Richard Schmetterling, les Hopla Guys ont publié des monuments de la chanson alsacienne comme "Pinot Noir/Filles d'Alsace" mais aussi l'indispensable "Hip-Hopla Guys". Leur tube "Discoplaguys", tiré de leur premier album paru en 2013, végète incompréhensiblement en dessous des 20.000 vues malgré une production qui n'a rien à envier à Kanye West ou Beyonce. En alsacien dans le texte en plus, s'il vous plait.

Paul Salin