Au terme d'une partie accrochée, les Français éliminent les Etats-Unis à 89-79 synonyme de qualification en demi-finales du championnat du monde de basket et pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
Au terme d'un match très disputé, l'équipe de France a créé l'exploit en éliminant les Etats-Unis en quart de finale du championnat du monde de basket. Bien que privée de nombreux éléments, la Team USA, double tenante du titre et invaincue depuis 2006, partait favorite face aux Bleus de Vincent Collet. Les partenaires de Rudy Gobert, auteur d'un match remarquable, ont réalisé une partie exemplaire pour décrocher leur billet pour le dernier carré de la compétition.
Les Français faisaient face à une montagne au moment d'aborder ce quart de finale face aux Etats-Unis. A cause d'une courte défaite face à l'Australie, les Bleus étaient contraint à l'exploit face au favori du tournoi. Bien rentrés dans un match très défensif, la France a fait plus que rivaliser durant de longues minutes. A la mi-temps les Bleus virent en tête porté par un Evan Fournier très agressif et un Nando de Colo de gala. La défense tricolore maintenant les Etats-Unis à 39 points.
Les Américains craquent sur la fin
Dans le troisième quart temps, le cinq américain corrige toutefois le tir. Les Bleus voient leur avance, montée à dix points, fondre en quelques minutes. Donovan Mitchell se régale et les Etats-Unis repassent devant. Toutefois, après un début de quatrième quart temps compliqué, les Bleus sonnent la révolte portés par Evan Fournier et Frank Ntilikina. Les Américains, sonnés, ne reviendront plus. La France a montré une grande solidarité en défense pour conserver la maîtrise des dernières minutes et terminer la rencontre avec dix points d'avance. Score final : 79-89. Avec la victoire de l'Australie dans l'autre quart de finale l'opposant à la République Tchèque, les Bleus se qualifient pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. En demi-finale, la France affrontera l'Argentine vendredi à 14 h.
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Jérôme Flury
« Un pas en arrière dans la lutte contre l’homophobie », c’est le sentiment des membres de La Station, à Strasbourg, lieu de développement et de visibilité pour les personnes LGBTI, après les déclarations de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football. Le patron du football français s’est mis à dos les associations de lutte contre l’homophobie mais aussi les groupes de supporters et se retrouve bien isolé. Le président de la République, Emmanuel Macron, est aussi entré dans le débat hier en appelant à la « clarté » et au « discernement ». Le président de la FFF avait notamment affirmé : « l’arrêt des matchs [à cause de banderoles ou de chants jugés homophobes, ndlr] ne m’intéresse pas. J’arrêterais un match pour des cris racistes, j’arrêterais un match pour une bagarre, des incidents s’il y a un danger dans les tribunes ».
« C’est insupportable d’entendre ça »
« Cela revient à dire que la lutte contre l’homophobie est moins importante que les autres sujets », s’insurge Franck, membre de La Station. À l’instar d’Olivier Rouyer, international français à la retraite et seul joueur français à avoir fait son coming-out : « c'est absolument scandaleux. C'est insupportable d'entendre ça ». Le militant l’affirme : « Il faut combattre ça au niveau social, alors si les acteurs publics se désengagent... »
Noël Le Graët a tenté de se justifier : « L’homophobie est un problème national. Je n’accepte pas que seul le football soit concerné par l’homophobie parce que c’est tellement faux. Je ne veux pas être pris en otage sur l’homophobie ». Mais Alekseï, également membre de La Station, dénonce une posture à ses yeux « un peu facile. Il n’a juste pas envie de s’engager dans cette lutte. Ca laisse penser qu’il a peur de perdre les supporters », ajoute-t-elle.
Pour les supporters c’est « un coup d’épée dans l’eau »
Le Kop Ciel & Blanc, groupe de supporters du Racing Club de Strasbourg, estime que la lutte contre l’homophobie doit d’abord s’effectuer dans la société : « Cela s’arrêtera le jour où les instances auront décidé de ne plus s’approprier cette lutte, puisqu’il est évident que c’est juste du folklore de tribune, dit l’un de ses représentants. Qu’ils combattent les actes homophobes dans la rue, les actes de violence en tout genre au lieu de se focaliser sur le second degré et du potache ». Le dialogue semble rompu avec les instances, « il y a un problème de déconnexion vis à vis des tribunes ». Le 2 septembre une banderole avait été déployée au stade de La Meinau. Il y était inscrit : « Votre nouvelle pseudo lutte contre l’homophobie ne masquera pas votre incompétence en terme de gestion de supporters ».
Les ultras sont davantage remontés contre la volonté du président de laisser la gestion et l’interdiction des banderoles aux agents de sécurité des stades. Les supporters préconisent de prendre en exemple la gestion des stades en Allemagne pour « avancer dans le bon sens ». De l’autre côté du Rhin, en effet, on prône un dialogue renforcé entre les instances, les clubs et les associations de supporters. Le tout sans perdre la ferveur des tribunes.
« Chacun doit un peu bouger »
Mais leur cheval de bataille demeure les nombreux arrêtés préfectoraux et interdictions de stade qui les frappent. Dans un communiqué, l’Association nationale des supporters juge ainsi « impensable [...] de travailler sur la lutte contre les discriminations qui résultent de l'homophobie sans recevoir au préalable des gages sur les travaux à mener contre les autres discriminations, celles que vivent les supporters tous les week-ends ».
Une rencontre est d’ailleurs prévue aujourd’hui entre l'ANS et les associations de lutte contre l'homophobie (SOS Homophobie, Foot ensemble, Licra, Panam'Boyz) sous l'égide de la LFP pour tenter de nouer un dialogue. « Soit on discute de tout, soit on ne discute de rien », préviennent les groupes de supporters. « Chacun doit un peu bouger, je suis confiant dans la réconciliation, le sport doit unir », a appelé de ses voeux Emmanuel Macron. Tâche désormais à Noël Le Graët de renouer le dialogue avec les différents acteurs afin de ne pas perdre totalement pied.
Victor Boutonnat