Au cours des plaidoiries de ce lundi à Lille, deux ex-prostituées ont abandonné leurs poursuites à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn. Des parties civiles ont également renoncé aux dommages et intérêts. Elles ont insisté sur la nécessité d'utiliser cette affaire pour renforcer la lutte contre le proxénétisme en France.
Deux des plaignantes ont retiré leurs poursuites à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn, lundi.
L'horizon s'éclaircit pour DSK. Plusieurs poursuites à l'encontre de l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) ont été abandonnées à l'entame de cette troisième semaine de procès. L'association « Equipes d'action contre le proxénétisme » et les quatre ex-prostituées ne demandent plus qu'un euro symbolique. « Les parties civiles ont envie de leur dire : on a certes eu besoin de votre argent. Mais aujourd'hui à la vérité, on n'en veut plus », a indiqué Me Gilles Maton.
A l'inverse, Le Nid (association de lutte contre la prostitution), défendu par Me Daoud, demande toujours 40 000€ de dommages et intérêts aux prévenus. L'audience reprendra mardi à 9h30 avec les réquisitions du procureur de la République. Suivront les plaidoiries des avocats. Le verdict est attendu en fin de semaine.
Plus tôt dans la journée, la plaidoirie de Me Emmanuel Daoud, avait des airs d'attaque frontale : « Le pari est gagné ». Le pari de faire de ce procès « hors norme par son casting et terriblement ordinaire par son objet, une œuvre de salubrité publique ». Un optimisme affiché qui faisait suite à la déclaration faite par le Sénat d'étudier la proposition de loi visant à pénaliser les clients de prostituées.
Dans la ligne de mire de Me Daoud, Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure ». Il est accusé d'avoir été rétribué pour faire venir de Belgique à Lilledes prostituées aux soirées et après-midi passées au Carlton : « un « maquignon (ndlr : marchand de chevaux) de la pire espèce ».
Deuxième à subir les tirs nourris de l'avocat, la figure de proue de ce procès : DSK. Un « Sardanapale (ndlr : légendaire roi de Babylone du 7e siècle av JC réputé pour sa vie de luxure et de débauche) bardé d'un « sentiment d'impunité ».
#carlton les avocats des parties civiles quasi unanimes pour dire que l'infraction de proxénétisme aggravé n'est pas caractérisée pour DSK.
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) 16 Février 2015
Nicolas Skopinski