Le Salon des vignerons indépendants est un des rendez-vous majeurs pour tous les amateurs de vin. (Crédit photo : Loïc Le Clerc)
À l'heure où le Salon des vins et des vignerons indépendants ouvre ses portes au Wacken, le moment est venu de tirer les conclusions du cru 2013 et de jouer les devins pour celui de 2014. De Bordeaux à Strasbourg, les temps sont durs, mais il se dit que les vins sont délicieux. Paroles de vinophiles.
2011, 2012 et maintenant 2013. Trois années sombres pour les bouteilles vertes. Viticulteurs, vignerons et autres amateurs de vin sont tous d’accord pour le dire : conséquence de trois récoltes à faibles volumes causées des printemps froids et humides, suivis d'orages de grêle, la production est amoindrie et, du coup, les prix grimpent.
Cette année donc, il y aura peu de vin, mais il sera bon. Jean-Louis Vézien, directeur du Civa (Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace), donne son analyse de ce cru 2013 : "Globalement, on a eu une récolte tardive. Donc aujourd’hui, on se retrouve avec une baisse de 10% de la production, mais avec un vin de qualité, bien équilibré.” Oenophile averti, il précise que les entreprises vont être obligées de stocker afin d’anticiper la demande.
Mais tous n'ont pas le luxe de pouvoir mettre du vin de côté. En pleine installation avant l'ouverture du salon, comme des centaines de vignerons indépendants venus des quatre coins de France, Michelle Brimaud, du château Bergère Brimaud (Blaye-Côtes de Bordeaux) et du château Plaizirs (Côtes de Bourg), n’a pas pu mettre de vin de côté depuis 2012. Chaque perte devient “irrattrapable” - alors, elle voit 2014 d'un oeil vigilant.
2014 sera-t-elle une bonne année ?
Pour la Girondine, "2014 sera comme 2013”. Pourtant, celle qui a perdu plus de la moitié de sa récolte l’année dernière se félicite d’avoir produit une vin “d’une qualité superbe”.
Autre stand, celui de Jean-Christophe et Michelle Lehner, du domaine Armand Gilg à Mittelbergheim. Eux aussi se rassurent avec un vin “qualitativement très bon”, mais d’un volume “très petit”. Mais, à l’inverse de leurs collègues bordelais, ils ont pu mettre un peu de stock de côté, et surtout, ont augmenté les prix “de 3% en moyenne, sans exagérer”. De quoi maintenir le chiffre d’affaires à flot.
Le vin : une robe et des chiffres
Sources : Agreste, CIVA, FEVS, Vitisphère
Loïc Le Clerc