Au menu : gaz lacrymo et gardes à vue, la droite découvre la dure réalité des manifestations après les débordements du rassemblement contre la mariage homo dimanche 24 mars. La dure loi européenne devrait finalement s'appliquer à Chypre, suite au nouvel accord trouvé ce lundi matin.
« Ils sont revenus en foule » titre la Croix ce lundi matin. Le nouveau rassemblement contre le mariage homosexuel, dimanche 24 mars, fait la une de nombreux quotidiens, alors que le texte doit passer devant les sénateurs le 4 avril. Le journal chrétien estime, dans son éditorial, que la société civile « n'a pas été écoutée avec sérieux, donnant à beaucoup le sentiment de déni de démocratie . Les responsables politiques « doivent entendre le message » des opposants qui se sont mobilisés « en nombre ».
La Une du quotidien La Croix. Crédits photo : E.J/Cuej.
Embarquée dans ce grand rassemblement, une journaliste d'Europe 1, décrit des opposants au mariage homo sont « en famille, avec les grands-parents et les poussettes. Tous habillés comme pour une promenade du dimanche ». Et malgré l'interdiction préfectorale de prendre les Champs-Elysées, les opposants ont voulu percer les lignes de CRS. « Les hommes les plus costauds ont foncé et arraché les barrières qui les bloquaient" rapporte la journaliste. "On en a rien à foutre des consignes de la préfecture", » a tonné au micro d'Europe 1 un manifestant.
Réactions des forces de l'ordre, habitués à combattre de tels mouvements de foule : ils ont repoussé les détracteurs du mariage homo à coups de gaz lacrymogènes. Un choc pour ce père de famille : « Là, nous ne sommes pas dans une manifestation de la CGT, donc le comportement des forces de l'ordre pourrait être différent », justifie-t-il sur Europe 1. L'UMP, Jean-François Copé en tête, ruent dans les brancards depuis. Le président du parti dit son « indignation » à l'AFP et demande « des comptes » à François Hollande au sujet de l'utilisation des gaz lacrymogènes sur des familles.
Pas d'excuses
Le rassemblement a jeté sur les pavés parisiens, avenue de la Grande Armée, entre 300 000 personnes, selon la police et 1,4 million de personnes, selon les organisateurs. Outre les inlassables querelles de chiffres, les manifestants de droite ont découvert les gaz lacrymogènes, et les gardes à vue, après des débordements. 98 personnes ont été interpellés dont six placés en garde à vue, a annoncé ce lundi matin, Manuel Valls. Interrogé sur RTL, le ministre de l'Intérieur a refusé de présenter des excuses, « le comportement » des forces de l'ordre a été « maîtrisé et professionnel » a-t-il défendu.
Manuel Valls : "Pourquoi présenter des excuses ?" par rtl-fr
Journaliste embeddé
« Fourre-tout » politique
La photo de Christine Boutin, assomée par les gaz lacrymogènes, a fait le tour des médias. Sur I Télé, la farouche opposante au pacs et maintenant au mariage homo à demander la démission de Manuel Valls sur I Télé.
Récupération politique sur tous les fronts. Rue 89 décrit « un grand fourre-tout qui échappe un peu à ceux venus redire leur mécontentement après l’adoption du projet de loi du mariage pour tous ». Les affiches reflètent la portée sociale que voulaient donner les organisateurs au rassemblement avec des slogans tel que «Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage ». « Du côté des élus, tout est fait pour rappeler que la manif pour tous prend désormais un tournant social » rapporte Rue 89. En tête du char UMP révolté, le député Henri Guaino, harangue les foules et veut créer une autre « grande manifestation gaulliste du 30 mai 1968 », assure le pure player.
Une guerre sur la fin
Au Mali, la « grande armée » française est sur le point de finir la guerre. France Info a diffusé ce lundi matin un reportage inédit sur le quotidien des soldats dans le massif de l'Adrar.
L'armée française fouille désormais la quatrième vallée dans l'Adrar de Tigharghar. Les islamistes auraient fui pour se fondre dans la population locale. Les soldats racontent avoir été frappé par la détermination des djihadistes : « Les mecs, ils ont vraiment la foi. Ils ont beau se prendre plusieurs balles, ils continuent, ils sont quand même debout. Il faut vraiment allumer pour qu'ils se couchent », témoigne crûment un caporal.
A Chypre, négociations pour la survie
Sur Europe 1, Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, a défendu le plan européen de sauvetage chypriote : « L'accord intervenu cette nuit est dur. Le système chypriote était invivable. Il faut bien que quelqu'un paye l'addition » a-t-il insisté. Le nouvel accord prévoit de dispenser les petits épargnants de la taxe sur les dépôts bancaire.
Fabius : "La réaction des Russes peut être dure" par Europe1fr
Les Echos consacre plusieurs page aux dures négociations entre Chypre et une Union européenne « intransigeante ». Dans son éditorial Dominique Seux, appuie les exigences européennes : « Le vrai drame... est que la zone euro réussit à apparaître comme un bourreau torturant une victime, Chypre... Chypre est largement coupable de ce qui lui arrive » argumente-t-il.
« Les caricatures d'Angela Merkel en nazi sont une honte pour l'Europe et sont le sceau d'un échec politique cuisant » poursuit-il. Le Monde consacre aussi sa une « au sentiment anti-allemand qui flambe en Europe du sud ».
Retour en arrière et dernière blague
Rue 89 propose une application « Retour en arrière : 1914-2013 », un temps qui pourrait être plus apprécié par les manifestants du dimanche. On peut s'amuser à jouer au jeu des 7 différences entre les deux époques. La machine à remonter le temps montre un Paris où le café est à 10 centimes au bar Moricaud et où les devantures colorées des magasins égayent les rues de la capitale.
Dernier rebondissement : la fin annoncée des blagues Carambars n'était autre... qu'une blague Carambar destiné à faire « buzzer». Francetv info rapporte que l'entreprise de caramels a « "croisé les doigts pour que ça marche" » et « se félicite de l'ampleur prise par son coup de pub ». Un canular/ coup de comm' dans lequel les journalistes ont foncé tête baissé.
Emilie Jéhanno