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07/03/13
20:43

Laurence Parisot fait la promo pour l'accord emploi à Strasbourg

Laurence Parisot, patronne des patrons, a défendu le projet d'accord professionnel en examen au conseil des ministres. Crédit photo : Emilie Jéhanno/Cuej.

Laurence Parisot a eu une heure et demi pour rassurer les entrepreneurs alsaciens et les convaincre de faire du lobbying en faveur de l'accord interprofessionnel, adopté en janvier. Mais en Alsace, les patrons veulent surtout la fin des 35 heures.

Une visite expresse à l'école de management de Strasbourg. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Laurence Parisot, la patronne du Medef, a donné une conférence d'une heure et demi ce mercredi après-midi pour vendre l'accord interprofessionnel aux entrepreneurs alsaciens, avant de reprendre illico le train pour Paris.

«Je suis venue pour expliquer ce que nous avons fait pour parvenir à un accord social majeur» a-t-elle défendu. Cet accord a été adopté le 11 janvier entre le patronat et trois syndicats. Elle alerte : «Il faut maintenant convaincre le gouvernement et le Parlement. Il y a des risques pour que le texte ne soit pas adopter tel quel. C'est la raison pour laquelle nous sommes en tournée». Et de plaider solennellement ensuite : «Je viens demander votre aide, portez ce message : allez dire aux élus socialistes et UMP de voter le texte en l'état».

Cet accord doit «faciliter la vie des chefs d'entreprises». En bonne commerciale, Laurence Parisot -qui tient aussi à renouveler une troisième fois son mandat à la tête du Medef- a insisté sur trois points : la "flexi-sécurité", l'assouplissement des plans sociaux et les contreparties concédées aux syndicats. Avec un outil "maintien de l'emloi", l'entreprise pourra maintenant ajuster le temps de travail des salariés en fonction des commandes, c'est la "flexi-sécurité" à l'allemande tant réclamée par le patronat. Deuxième point, la procédure des plans sociaux sera fixée par un accord majoritaire entre employeurs et syndicats lors de négociations préalables. Mais pour obtenir «ces avancées», il a fallu «échanger» : taxation des CDD, couverture santé (voire ci-dessous) et une mobilité volontaire sécurisée.

La fin des 35 heures, la priorité pour les entrepreneurs

Pourtant, certains entrepreneurs alsaciens auraient voulu aller plus loin. Dans l'audience, le patron d'une PME attaque : «Un sujet n'a pas été abordé, ce sont les 35 heures. On a perdu en productivité. La fin des 35 heures, c'est le genre de signal que j'aurais voulu voir dans cet accord».

Jean-François Acker, retiré des affaires et ancien président du Medef Alsace enfonce le clou : «Ça fait sept ans qu'on aurait dû supprimer les 35 heures, ça aurait dû arriver dans les 100 premiers jours. Mais ça n'a pas été fait car on voulait maintenir la paix sociale. Les 35 heures, c'est une régression sociale.»

Les craintes des patrons alsaciens

Delphine Nonnenmacher et Céline Kammener, avocates au cabinet d'affaires Ernst & Young de Strasbourg, relaient les expectatives de leurs clients : «Ils attendaient plus. Maintenant, avec les explications, on comprend qu'il y avait des limites dans les négociations, on voit l'envers du décor».

Mais, les entrepreneurs ont toujours des incertitudes quant à l'application de l'accord : «Par rapport à la flexibilité de l'emploi, ils craignent de ne pas réussir à négocier dans leurs entreprises», précise une des avocates. Autre inquiétude : «lls vont devoir intégrer les représentants du personnel lors des négociations pour la reprise des sites». 

Pour Laurence Parisot, toutefois, les prochains dossiers à débattre restent en priorité «les retraites, l'assurance-maladie et l'assurance chômage». «Notre pays est dans une situation très très grave, cet accord constitue une première étape pour améliorer la compétitivité» a-t-elle répété. Prochaine étape de son marathon : Chartres ce vendredi puis Toulouse la semaine prochaine.

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La CGT Alsace s'inquiète pour le droit local

La CGT fait partie des syndicats qui a refusé de signer l'accord. Depuis, une manifestation a été organisé en France, rassemblant 200 000 opposants, selon les syndicats. Mais pour la CGT Alsace, cet accord menace aussi le droit local, en particulier le régime de Sécurité sociale. Le projet de complémentaire santé prévoit que les salariés devront avoir une mutuelle obligatoire en 2016.

En France, la Sécurité sociale couvre jusqu'à 75% des remboursements. En Alsace-Moselle, les salariés côtisent 1,6% de plus, ils sont remboursés à hauteur de 90%. La mutuelle couvre les 10% restant. La CGT Alsace craint qu'en imposant cette mutuelle, on décide de supprimer le régime local. «Nous attendons que le gouvernement clarifie ces décisions au sujet du projet d'accord interprofessionnel» explique Jacky Wagner, secrétaire général de la CGT Bas-Rhin. «Nous pensons qu'il n'y a pas lieu d'enlever le régime local.»

Des craintes infondées pour Jean-Jacques Leguay, président du Medef Alsace : «Il est très improbable que le droit local disparaisse, ça me paraît quelque chose d'essentiel», a-t-il affirmé avant de critiquer : «La CGT est violemment contre cet accord, elle cherche tous les angles d'attaque».

Emilie Jéhanno

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