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A la une de la presse ce lundi : le silence inquiétant sur la situation au Mali et le silence imposé aux femmes au Kenya, la liste des inégalités femmes-hommes et un pape noir au Vatican. En arrière-fond, le buzz Harlem Shake résonne dans les locaux de l'UMP.

Il y a un silence "intrigant" du gouvernement sur la situation au Mali, pour Le Figaro. Ces «silences» de l'armée, titre de l'éditorial de Libération, ne cachent pas les morts d'une «guerre sans témoin», qui fait aussi la une du Télégramme. Car au Mali, les médias ne peuvent rien vérifier, regrette le quotidien régional : «Ils ne peuvent pas s'approcher des lieux de combat et doivent travailler avec les seuls communiqués officiels et les images» données par l'armée.

Libération l'affirme en une : la guerre au Mali est à un tournant. L'éditorialiste demande des explications, «François Hollande les doit aux citoyens». Trop de questions restent en suspens selon lui : «Quelle est la mission de l'armée française au-delà de la lutte contre le terrorisme ? Où est la force africaine ? Que se passe-t-il exactement au nord-Mali ?» La guerre sans images et sans sons dérange.

Le Figaro justifie la prudence silencieuse du gouvernement français. Il ne faut pas menacer la vie des otages et garder une porte de sortie pour l'ouverture d'éventuelles négociations. «Les Tchadiens sortent aussi de la vision réductrice d'un simple affrontement entre une puissance occidentale, la France, et des partisans du djihad» décrypte Thierry Oberlé.

Ce silence, l'amiral Edouard Guillaud l'a maintenu, ce lundi matin sur Europe 1. Il n'a ni confirmé ni démenti la mort d'Abou Zeid, l'un des deux chefs djihadistes. «C'est probable, mais ça n'est que probable» a-t-il répondu. Sur le terrain des opérations françaises, il est resté sybillin : «Nous avons nettoyé une vallée principale dans laquelle les forces tchadiennes, comme les forces françaises, avaient pénétré il y a une dizaine de jours. Nous continuons à fouiller. Nous avons fouillé toute la nuit. Nous allons continuer sur les autres vallées pour visiter, fouiller, et démanteler».

A défaut, l'armée préfère poster des vidéos et des photos sur sa page facebook, une communication contrôlée jusqu'au bout. Dans un langage tout militaire, elle détaille les opérations en cours dans le massif de l'Adrar.

La page facebook de l'armée française est suivie par plus de 28 000 personnes. Capture écran/Cuej

Au Kenya, ce sont les femmes qui sont poussées au silence, nous apprend la BBC. Appelées aux urnes ce lundi, les Kényannes craignent les viols. En 2007, ils ont doublé pendant les violences ethniques post-électorales. Les femmes qui s'étaient présentées aux élections ont reçu menaces de mort ou ont été violées. Depuis, elles n'osent plus se présenter au suffrage des électeurs. Pourtant, un quota paritaire hommes-femmes a été instauré. Il ne pourra pas être respecté car les femmes sont trop peu nombreuses à se présenter aux élections législatives et locales. La 

BBC a recueilli le témoignage d'Audrey Mutuma, violée après qu'elle soit allée voter. Elle avait décidé de ne plus jamais voter avant de revenir sur sa décision. Elle se rendra aux urnes ce lundi même si elle craint pour sa sécurité.

Les inégalités femmes-hommes

Certains médias prennent de l'avance à l'approche de la journée pour les droits des femmes, le 8 mars. FranceTV info détaille les quatre batailles qui sont encore à gagner : le salaire, l'insertion professionnelle, le chômage, le partage des tâches ménagères. Et avec le pariteur, un outil de comparaison des salaires, les inégalités salariales sont flagrantes. A métier et fonction égale, un homme gagne en moyenne 25% de plus qu'une femme.

Aujourd'hui en France veut voir le positif. Le quotidien a choisi de mettre en avant les femmes «qui imposent leur style» dans ses pages économie. Il dresse les portraits de femmes qui se sont imposées dans le monde de la banque, des assurances et des finances.

A Rome, un collectif milite pour un pape noir

Au Vatican, le pré-conclave se réunit ce lundi. Un collectif d'artistes en profite pour apporter ironiquement son soutien à un candidat noir, signale le Parisien. Placardées sur des panneaux électoraux à Rome, les affiches appellent à voter pour le cardinal ghanéen Peter Turkson. La campagne parodique est signée du collectif ZeroZeroKappaKappa, qui «s'est déjà illustré avec des affiches à l'aspect officiel protestant contre la hausse des prix de la cocaïne, de l'héroïne et de la marijuana», rapporte le Parisien.

Après le lipdub, le Harlem Shake des jeunes pops

Après avoir "buzzé" en 2009 avec leur lipdub moqué "Qui veut changer le monde ?", les jeunes populaires de l'UMP ont sorti leur Harlem Shake. C'est une danse un peu ridicule, désarticulée et frénétique, devenue une mode sur Internet voire une forme de contestation.

L'initiative ne séduit pas Rue89 : «C'est une bande de jeunes coincés dans un local avec une imagination proche de zéro», un Harlem Shake «mème pas drôle», pour Libération. L'Internaute liste déjà les tweets moqueurs. Beaucoup de bruit pour 40 secondes de clip.

Emilie Jéhanno