Alors que le salon Tourissmo s'ouvre à Strasbourg ce vendredi, les chiffres des agences de voyages publiés pour 2012 ne sont pas bons. Rencontres sur place.
449 euros pour huit nuits à l'hôtel, en demi-pension et vol compris. Au salon Tourissimo de Strasbourg, les offres discount se bousculent, alors que le Syndicat national des agents de voyages (Snav) annonce des mauvaises chiffres pour 2012.
Pas question de baisser la tête pour les agences de voyage alsaciennes présente au Parc des expositions. Les agences assurent avoir trouvé des moyens de s'en sortir. "Après le printemps arabe, on a proposé d'autres destinations aux clients. Ils vont maintenant en Italie ou en Espagne au lieu de la Tunisie ou de l'Egypte. Les clients préfèrent payer un peu plus pour se sentir en sécurité", indique Katia Herrou, responsable de l'agence Nationaltours Pauli. Pour Olivier Jarrige, responsable commerciale de Roger Voyages à Strasbourg, la crise des agences de voyages se fonde autant sur le printemps arabe que sur la crise économique : "Les gens de la classe moyenne réfléchissent deux fois avant de partir." En diversifiant l'offre, l'agence reste en ligne avec le budget et n'a pas eu de baisse de son chiffre d'affaires l'année dernière.
Le choix entre loisirs ou vacances
Mais chez les agences qui proposent avant tout des séjours en France, la crise se fait plus remarquer. Véronique Barth, commerciale chez Vacances pour tous, ressent les conséquences sur le marché des voyages : "En temps de crise, les gens font le choix entre les dépenses pour les loisirs ou pour les vacances".
Proposer des vacances pour chaque budget est pourtant l'objectif de l'agence qui essaie depuis 2012 d'offrir encore plus de promotions pour attirer la clientèle : familles avec enfants ou jeunes en séjour linguistique. Selon Véronique Barth, il y a moins d'enfants qui partent en colonie de vacances. Deux semaines en colonie de vacances coûtent entre 800 et 850 euros. "Les parents font maintenant plus le choix entre les vacances en famille ou la colonie. Avant les enfants étaient en colonie de vacances et partaient en plus en famille", explique la commerçante. L'année 2012 n'était, selon elle, pas une bonne année et le recul du chiffre d'affaires dans la région serait dû aux fermetures d'usines alsaciennes. "Les gens qui ne sont pas au chômage sont inquiets, donc ils dépensent moins."
Josy Tourisme, agence de voyage alsacienne propose surtout des séjours en Europe et des nouvelles destinations depuis le printemps arabe. Delphine Schwanger, qui dirige la filiale à Strasbourg se montre plutôt optimiste : "On a fini l'année 2012 mieux que 2011 et on a bien démarré 2013. On va s'en sortir."
Elisa Heidenreich