Ce jeudi, l'Afpa a organisé une journée nationale de mobilisation pour l'emploi dans l'industrie. Malgré une branche en crise, quelques secteurs industriels se portent encore bien en Alsace.
Un métier autant demandé dans le passé que dans le présent: le soudeur. Crédit photo: Flickr/PhotosNormandie
Pour trouver des secteurs industriels qui se portent bien, il faut creuser. Et pourtant, ils existent. Ce jeudi, l'Afpa (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) a organisé une journée nationale portes ouvertes. En Alsace, trois centres de formation ont participé à cet événement : Strasbourg, Mulhouse et Soultz-sous-Forêts. À Strasbourg, c'était l'occasion pour les visiteurs de s'informer sur les conditions de formation et de travail de quatre métiers auprès des formateurs. Un des métiers présentés était le métier du technicien de maintenance industrielle. Pour eux, la crise se fait moins sentir.
Spécialistes et généralistes
À côté des techniciens de maintenance industrielle, c'est le secteur de la mécanique qui se porte plutôt bien. Les salariés qui ont suivi une formation dans ces secteurs sont capables de travailler dans de divers domaines. Depuis 9 ans, Frank Cansell forme des techniciens de maintenance industrielle à l'Afpa de Strasbourg. Il affirme : « 80 % des gens décrochent un contrat d'embauche dans les 6 mois après la fin de la formation. » Quant aux mécaniciens, ils peuvent travailler dans l'aéronautique, dans l'alimentaire ou dans le luxe – bref, dans des domaines dynamiques, comme l'explique Mireille Hahnschutz, conseillère industrie à la CCI Alsace. « Mais il faut aussi tenir compte des évolutions dans l'industrie. Aujourd'hui, la production exige beaucoup moins d'effectifs qu'avant. Les entreprises cherchent soit des gens très spécialisés ou des vrais généralistes. »
« Les grands secteurs industriels sont en difficultés depuis longtemps. Ces sont quelques sous-secteurs qui souffrent moins », explique Carole Wandler, responsable du département statistiques et études à pôle emploi Alsace. La soudure est un de ces sous-secteurs. Pour 2012, les entreprises industrielles alsaciennes avaient prévu de recruter 128 soudeurs. Les soudeurs y sont plus demandés que dans des grandes régions comme le Centre ou Poitou-Charentes. Paulette Bouraba, responsable de formation à l'Afpa à Strasbourg précise : « Les soudeurs sont ceux qui ont de très grandes chances de décrocher un CDD ou même un CDI juste après la formation. »
Les jeunes ne veulent pas travailler dans l'industrie
Selon une étude de l'Oref Alsace (Observatoire régional emploi formation), entre 1993 et 2010, le nombre de salariés du secteur industriel a baissé de 20 % en Alsace. Même s'il existent des exceptions, les métiers industriels sont de moins en moins attractifs auprès des jeunes. « Nous avons du mal à remplir nos formations. Pour les jeunes, les métiers industriels représentent surtout l'incertitude, » déplore Paulette Bouraba. La crise de la sidérurgie et la fermeture programmée du site de Florange ne contribuent certainement pas à une amélioration de l'image de l'industrie auprès des jeunes.
Robert Gloy