Pierre Palmade est sorti de réanimation, quatre jours après avoir percuté un véhicule et gravement blessé ses trois occupants alors qu’il était sous l’emprise de la cocaïne. Depuis, l’impact de cette drogue dans les accidents de la route interroge.
« Il assumera toutes les conséquences de ses actes avec la conscience terrible qu’il ne pourra jamais réparer le mal qu’il a fait », confie sa sœur Hélène, via un communiqué. WIKIPEDIA/GEORGES BIARD
Non ce n’est pas une blague. La cocaïne serait responsable de l’accident de voiture de l’humoriste Pierre Palmade, survenu vendredi dernier en Seine-et-Marne. Selon le procureur de la République de Melun, Jean-Michel Bourlès, le Bordelais qui aurait fait la fête durant 24 heures avant l’accident, conduisait sous l’emprise de la deuxième drogue illicite la plus consommée en Europe.
Un fait divers qui a obligé le gouvernement à rassurer ce mardi :
« Près d'un mort sur cinq lié à un accident de la route est en lien avec la prise de stupéfiants. C'est 700 morts par an, deux par jour », a déploré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran sur France 2. « On réalise près de 500.000 contrôles par an de conduite sous l'emprise de stupéfiants et on a l'intention de les doubler. » Simple effet d’annonce ou réelle volonté de lutter contre la consommation de cocaïne sur les routes ?
Les chiffres de l’Observatoire Nationale interministériel de la sécurité routière (ONISR) nous éclairent sur les efforts consentis par les autorités. Le nombre de dépistages de stupéfiants sur les routes françaises s’est établi à 453 000 en 2020, en hausse de 30% par rapport à 2018. Et pourtant, la feuille de route annoncée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, des 800 000 contrôles l’année suivante, n’a pas été respectée. Selon l’ONISR, seuls 630 957 dépistages de stupéfiants ont été réalisés. Deux types de tests sont mis à la disposition des forces de l’ordre : un test urinaire au poste de police ou dans la majorité des cas, un test salivaire au bord des routes. Un prélèvement de sang par un médecin constitue une alternative. Un deuxième test est réalisé pour confirmer ou non la présence de produits stupéfiants, détectée par le premier.
L’organisme gouvernemental ne distingue pas, dans ses statistiques, les types de stupéfiants, mais note que « le cannabis est le produit stupéfiant illicite le plus souvent détecté chez les personnes impliquées dans les accidents mortels et positives aux stupéfiants ».
Mais qu’en est-il de la cocaïne que consomme près de 600 000 personnes en France d’après l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) ?
La sécurité routière alerte : « Au volant, la prise de cocaïne entraîne une conduite plus agressive, associée à des erreurs d’attention ou de jugement. » Parmi les exemples d’accidents cités, le cas de Pierre Palmade est mentionné : une collision suite à un changement de direction inopiné. D’après les informations de RTL , sa Peugeot se serait déportée sur la gauche avant de percuter la voiture qui arrivait en face, une Renault Megane, elle-même percutée par un troisième véhicule. Le bilan s’élève à trois blessés graves, dont un enfant et une femme enceinte qui a perdu son bébé. Pour avoir conduit sous l’effet de stupéfiants, Pierre Palmade risque jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende pour délit d’homicide involontaire avec circonstance aggravante. Une autre enquête a été ouverte pour « infraction à la législation sur les stupéfiants », après que des seringues ont été retrouvées à son domicile.
Cyprien Durand-Morel
Édité par Audrey Senecal