En septembre 2021, l’Ifop révélait dans une étude que 47% des électeurs pourraient voter en fonction des propositions d’un candidat sur le bien-être animal. On a donné la parole à quatre d’entre eux.
Il y a quelques années, Maxime a déménagé à Londres. Cependant, à 33 ans, il n’oublie pas d’où il vient. Sa famille est ancrée dans l'élevage de bétails dans la viande et le lait. « J'ai travaillé dans un élevage de lapin. J’y ai vu des choses pas très géniales », euphémise-t-il. Il se souvient également d’avoir travaillé chez Gastronome, une entreprise de volaille, lorsqu’il était jeune. À l’approche de l’élection présidentielle, Maxime ne souhaite qu’une chose : que les animaux soient en plein air et pas utilisés pour la production. Le jeune homme fait partie de ces électeurs dont le critère de vote numéro 1 est la cause animale. En septembre 2021, l’Ifop révélait dans une étude que 47% des électeurs pourraient voter en fonction des propositions d’un candidat sur le bien-être animal.
Le bien-être animal sera-t-il l'un des enjeux de l'élection #Presidentielle2022 ?
Etude @IfopOpinion pour @woopets_fr
47% des électeurs pourraient voter en fonction des propositions d’un candidat sur le bien-être animal
+18 points en seulement 10 ans pic.twitter.com/vWgmCUJcpd
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) September 22, 2021
Une grande préoccupation
À l’autre bout de la France, à Rennes, la cause animale est également une des grandes préoccupations de Thibault. « C’est surtout quelque chose d’important dans ma vie en général. Le vote, c’est une petite partie, d’ailleurs je ne pense pas que mon vote ait beaucoup d’impact », stipule-t-il. Catherine Bronner, la responsable de la SPA de Strasbourg, regrette que les candidats qui se présentent à l’élection présidentielle « n’ont pas d’encart spécial sur la cause animale ».
« Leur vue compte autant que celle des humains »
Eva, étudiante en italien, amoureuse des animaux et pour qui « leur vie compte autant que celle des humains », attend que la ou le prochain Président de la République « soit à l’écoute des associations ». Les bénévoles demandent, pour la plupart, l’abolition de l’esclavage intensif des poules ou encore que les gens qui maltraitent leurs animaux soient punis. À Strasbourg, la SPA rappelle qu’il y a environ « 300 à 400 signalements par an de maltraitance animale, puis 20 à 30 plaintes vont jusqu’au parquet ».
Un manque de représentation
« Les interviews n’évoquent presque jamais la cause animale », déplore Eva. Pour Thibault, « il y a encore un long chemin à parcourir ». Ce qu’il attend des candidats à l’élection présidentielle sur la maltraitance animale ? « C’est dur de répondre à cette question, mais chaque avancement est bon à prendre. » Ces électeurs ont du mal à se sentir représentés dans le champ politique actuel. « Le parti politique de Hélène Thouy, le Parti animaliste, a été créé seulement pour parler de cette thématique, mais il y a d'autres raisons pour lesquelles on élit le chef de l’État », déclare Thibault. De son côté, Maxime aussi n’attend pas grand-chose des candidats à la présidentielle, « Mélenchon en parle un peu, les Verts un peu moins ». Quant à Eva, elle admet ne pas avoir lu tous les programmes mais a retenu que Marine Le Pen souhaitait agir pour les animaux. En réalité, la candidate du Rassemblement national souhaiterait agir seulement pour l'expérimentation animale et la corrida et non pour la chasse, le droit animal, l’élevage et les animaux de compagnie.
Camille Bluteau
Édité par Juliette Lacroix