L'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron a finalement accepté de se rendre à son audition devant la commission parlementaire du Sénat. Il est aussi convoqué par la juge d'instruction le 28 septembre.
En sommeil depuis l'effervescence de juillet, l'affaire Benalla va revenir sur le devant de la scène jusqu'à la fin septembre. L'ancien chargé de mission de l'Elysée est accusé d'avoir usurpé la fonction de policier en s'en prenant physiquement à des manifestants le 1er mai à Paris. Alors que la commission d'enquête de l'Assemblée a rendu ses conclusions le 1er août, celle du Sénat a repris ses auditions mercredi 12 septembre.
François-Xavier Lauch, le chef de cabinet d'Emmanuel Macron dont Alexandre Benalla était officiellement l'adjoint, Eric Bio-Farina, le commandant militaire de l'Elysée, et Maxence Creusat, commissaire de police suspecté d'avoir permis à Benalla d'accéder aux images de vidéo-surveillance de la place de la Contrescarpe à Paris, ont été entendus par la commission présidée par le sénateur Philippe Bas (LR).
L'audition d'Alexandre Benalla devrait, quant à elle, se tenir le 19 septembre. Après avoir, dans un premier temps, refusé de s'y rendre, l'ancien chargé de mission s'y présentera finalement, en traînant des pieds. « On m'explique qu'on va m'envoyer des gendarmes et des policiers, déclare-t-il à France Inter. Je vais venir à la convocation. Parce qu'on me menace, d'une manière directe. »
Pas de grandes révélations à prévoir
Mis en examen depuis le 22 juillet, Alexandre Benalla estime que l'audition à laquelle il va être convoqué n'est pas légitime. « Les sénateurs veulent s'attribuer des prérogatives de la juge d'instruction, s'agace-t-il. J'ai des comptes à rendre à la justice française […] J'ai aucun respect pour eux [les sénateurs] »
Le passage de Benalla devant la commission parlementaire ne devrait pas livrer de grandes révélations. « Contraint » de s'y présenter, il a d'ores et déjà annoncé qu'il ne répondrait à aucune des questions qui pourraient concerner l'instruction en cours. Il gardera donc le silence à chaque fois qu'il sera interrogé sur son rôle à l'Elysée, les raisons de sa présence le 1er mai place de la Contrescarpe et son rôle dans la sécurité d'Emmanuel Macron. Cela laisse peu de place aux grandes explications.
Jusqu'à trois ans de prison et 75 000 euros d'amende
Sur ces sujets, il entend réserver ses réponses à la juge d'instruction, chez qui il est convoqué le 28 septembre dans le cadre de sa mise en examen. Suite à l'enquête ouverte par le parquet de Paris, il est poursuivi pour violences en réunion, détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection et violation du secret professionnel. Il encourt jusqu'à trois ans de prison et 75 000 euros d'amende.
Le salarié de la République en Marche Vincent Crase est lui aussi poursuivi, tout comme trois fonctionnaires de police accusés d'avoir détourné les images de vidéo-surveillance.
Tom Vergez