Les députés La République en Marche ont nommé Richard Ferrand comme candidat pour la présidence de l'Assemblée nationale. En tant que membre du parti majoritaire, celui-ci est assuré d'être élu mercredi pour le vote définitif à l'Hémicycle.
Nommé pour représenter La République en Marche (LREM) à la présidence de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand est assuré de remporter le prestigieux siège. Avec 312 députés à l'Hémicycle, le vainqueur de la candidature LREM est quasi-certain de l'emporter, succédant à François de Rugy. Ainsi, même si l'élection n'a officiellement lieu que mercredi, l'obtention de l'hôtel de Lassay à la suite de François de Rugy, récemment nommé Ministre de la Transition écologique et solidaire, s'est jouée lundi 10 septembre lors des journées parlementaires du parti majoritaire à Tours. Le député du Finistère âgé de 56 ans a été élu dès le premier tour avec 64,26% des voix face à la député de l'Isère Cendra Motin, le député du Tarn Philippe Folliot et la députée de la Somme Barbara Pompili.
Des réactions contrastées
Cette victoire a suscité des réactions contrastées. Christophe Castaner, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, a qualifié cette victoire à Tours de « choix massif (...) un choix de cohérence. Les députés savent ce qu'ils doivent à Richard Ferrand ». Barbara Pompili, challengeuse principale du président du groupe LREM, a quant à elle entériné sa défaite : « Je suis une grande démocrate donc j'accepte les résultats du vote ».
Si l'optimisme est de mise dans les rangs La République en Marche, l'élection de Richard Ferrand a provoqué l'indignation de la part de l'association anti-corruption Anticor, pour qui le scandale des Mutuelles de Bretagne, qui a éclaté dans la foulée de l'élection présidentielle, rend difficile sa nomination à la tête de l'Assemblée nationale. Le président d'Anticor, Jean Christophe Picard, avait affirmé au Monde que l'élection de Richard Ferrand serait un « très mauvais signal envoyé à la moralisation de la vie politique ».
Sous le coup d'une information judiciaire
Par ailleurs, nombreux étaient les membres de l'opposition à rappeler l'information judiciaire ouverte en janvier contre Richard Ferrand à la suite d'une plainte d'Anticor, à l'instar de Julien Aubert, député LR du Vaucluse.
#Ferrand ne pouvait pas être ministre car visé par une enquête, mais il peut être Président de l’AN, c’est à dire 4ème personnage de l’Etat, alors qu’#anticor a déposé une 2eme plainte. La moralisation de la vie politique est « en marche », quel respect pour le Parlement !
— Julien Aubert (@JulienAubert84) 5 septembre 2018
De nombreux députés ont également regretté qu'aucune femme n'accède au poste. Alors que 247 présidents masculins se sont succédés à la tête de l'Assemblée nationale, les soutiens de Barbara Pompili se sont accrus ces derniers jours. C'est le cas par exemple du député LREM Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot.
#CAFAITDEBAT
"Je voterai pour @barbarapompili elle a l’expérience, elle a un beau projet pour l'assemblée. On ne peut pas avoir que des hommes aux hauts postes de la République"
@M_Orphelin député (LREM) de Maine-et-Loire#BourdinDirect
https://t.co/fwhxlzpwks pic.twitter.com/7DcDLfGfjX— RMC (@RMCinfo) 6 septembre 2018
Même si le résultat de l'élection est déjà connu de tous, Richard Ferrand fera face mercredi 12 septembre à la candidate insoumise, Mathilde Panot, et la candidate des Républicains Annie Genevard, lors d'une élection à majorité absolue à deux tours et à majorité relative au troisième tour à l'Assemblée nationale.
Lucie Duboua-Lorsch