Confronté à des preuves accablantes, Jonathann Daval a finalement avoué avoir tué son épouse. Mais la ligne de défense désormais présentée par ses avocats suscite de nombreuses réactions sur le Web et dans les médias.
Le rôdeur à la camionnette blanche suspecté d’avoir tué Alexia Daval alors qu’elle faisait un jogging fin octobre 2017 n’était finalement qu’un leurre. La découverte de morceaux d'un drap du couple à proximité du corps calciné de la victime, associés à la vidéosurveillance et à la géolocalisation du véhicule professionnel de Jonathann Daval, ont conduit l'époux de la jeune femme à reconnaître les faits à l'issue de sa garde à vue, mardi 30 janvier.
Mais les aveux de Jonathann Daval ont presque été éclipsés par les propos de ses avocats, qui ont commencé par anticiper un peu plus tôt dans la journée l’évolution de l’affaire vers une mise en examen de leur client.
#MardiConseil : ne jamais tarder à payer la facture de ton avocat pour éviter qu'il s'épanche sur ta possible culpabilité dans les médias... #AffaireDaval #avocat #AlexiaDaval #Faitsdivers #JonathanDaval #joggeuse #hautesaone pic.twitter.com/yKxeq1dwYt
— Tian (@tianplus) 30 janvier 2018
Suite à la conférence de presse de la procureure de la République, ils ont esquissé une nouvelle ligne de défense présentant Jonathann Daval comme un mari humilié et rabaissé par son épouse. Un choix qui a déchaîné les internautes, entre indignation et ironie.
[DIRECT] L'avocat de Jonathann Daval s'exprime : "Nous défendrons un jeune garcon qui a occasionné la mort de son épouse de façon accidentelle" https://t.co/GjljulsZvq
— L'Est Républicain (@lestrepublicain) 30 janvier 2018
L'avocat de Jonathann Daval évoque des violences d'Alexia Daval à l'encontre de son mari https://t.co/1kQ5Hu4zhW
— BFMTV (@BFMTV) 31 janvier 2018
Les accidents domestiques toujours aussi nombreux. Témoignage émouvant de Jonathan Daval : "Oups, je l'ai étranglé mais par accident !" #AffaireDaval
— JulienHumain43 (@JulienHumain43) 31 janvier 2018
Après les "vives tensions", la "forte personnalité" de la femme, les "difficultés à concevoir", les "médicaments contre l'infertilité provoquant des sauts d'humeur", toi aussi invente la prochaine excuse valable en cas de #Feminicide. #daval
— Mrs C (@metasaurusrex) 31 janvier 2018
Tuer à l’insu de son plein gré #Daval #Jonathann
— Garance (@_Garance_) 31 janvier 2018
#recap #Alexia s’est jetée sur les poings de son mari, puis lui a coincé les mains autour de son cou pour s’étouffer, puis s’est mise le feu, puis a trainé son mari dehors pour finir en forêt. Une vraie dominatrice quoi. #daval #feminicide https://t.co/slqmCnSvat via @franceinfo
— Anne-Cécile Mailfert (@AnneCMailfert) 31 janvier 2018
De toutes ces réactions, c'est celle de la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui a fait le plus réagir. Connue pour ses interventions parfois virulentes, elle a vigoureusement critiqué l'argumentaire de maître Randall Schwerdorffer.
« Je ne rentre pas dans cette affaire judiciaire, je lutte contre la banalisation des violences conjugales: ça suffit ! Les médias ont une responsabilité. Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme ! Rien ! » https://t.co/FUj1wEkmT6
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 31 janvier 2018
Ce qui lui a valu, à son tour, une volée de critiques pour son commentaire d'une affaire en cours.
Quel que soit son sentiment personnel - légitimement en colère face à énième violence conjugale -, est-ce vraiment le rôle d'un ministre de commenter (i) une affaire judiciaire en cours (ii) la stratégie d'une des parties ? #Schiappa #Daval
— Erwan Le Noan (@erwanlenoan) 31 janvier 2018
#Expliquer le vécu ou le ressenti d'un coupable, ce n'est ni le #justifier ni l'#excuser. On doit laisser les parties s'exprimer et la #Justice faire son travail. #Daval #AlexiaDaval #JonathannDaval
— Françoise Zannier (@psy_paris) 31 janvier 2018
Avec ces aveux s'ouvre pour l'affaire Daval la perspective d'un procès en cour d'assises. Selon l'avocat des parents de la victime, maître Jean-Marc Florand, celui-ci ne devrait pas avoir lieu avant début 2019.
Kévin Brancaleoni