Le président du MoDem parle "d’un sacrifice personnel face à une situation politique très compliquée". Le leader du parti "En Marche !" accepte l'offre du centriste.
Présidentielle: "J'ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance", Bayrou qui renonce à être candidat pic.twitter.com/OVpyXNDkoN
— franceinfo (@franceinfo) 22 février 2017
Coup de théâtre dans la course à la présidentielle? "J’ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance." Ce sont les mots, savamment pesé, que François Bayrou a employés à la tribune du siège du MoDem, lors d'une conférence de presse. Une proposition aussitôt acceptée dans la foulée par le candidat d'"En Marche!", qui, après le ralliement de l'écologiste François de Rugy ce matin, engrange un soutien de poids.
L'alliance proposée par @Bayrou porte sur les valeurs, les idées, s'inscrit dans la démarche de rassemblement qui est la nôtre. Je l'accepte
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Toujours candidat à la présidentielle depuis 2002, le leader centriste a utilisé le terme de "sacrifice" pour expliquer son choix de ne pas se lancer à nouveau dans la course élyséenne. La politique française doit être "relancée" car elle est dans une "situation extrêmement difficile" : "C’est un choix fondateur d’une nouvelle ère de la politique française", veut-il croire.
Cette décision de l'élu béarnais fait suite, assure-t-il, à une longue réflexion. Il explique avoir reçu "à leur juste valeur" de nombreux messages l’encourageant à se lancer dans l'aventure présidentielle. Pour autant, la situation est "trop grave" pour le maire de Pau et la division, jure-t-il, serait "la pire des solutions". "Jamais dans les 50 dernières années la démocratie n’a subi une telle situation" a averti François Bayrou avant d’ajouter qu’il avait "toujours été pour les rassemblements lorsque le pays est en danger".
Une alliance sous conditions
Bayrou présente plusieurs exigences pour son alliance avec Macron dont "une loi de moralisation de la vie publique" pic.twitter.com/QeQHTEnDLo
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Le président du MoDem a tout de même tenu à souligner qu’il s ‘agissait d’une "alliance et non d’un ralliement" et que son offre à Emmanuel Macron "comportait des exigences". L'ex ministre de l'éducation sous Chirac avait en effet reproché à l’ancien ministre de l’économie sous Hollande d’être "le candidat des puissances d’argent". La priorité du Béarnais : "Une loi sur la moralisation de la vie publique et en particulier les conflits d’intérêts".
Cette alliance proposée au chef du mouvement "En Marche!" sonne, du coup, comme une surprise puisque la semaine dernière les deux hommes n’avaient pas semblé trouver de terrain d’entente. François Bayrou "n’a pas voulu diviser un paysage politique déjà très morcelé". Sa non-candidature peut aussi être vue, espère-t-il, comme l’illustration de sa volonté de "renouveau du paysage politique français".
Deux soutiens en un jour
Marielle de Sarnez, la vice-présidente du MoDem, affirme ne pas avoir de doute sur une dynamique favorable : "Franchement, je ne le vois pas ne pas tomber d’accord sur les exigences de François Bayrou, qui sont vraiment des exigences d’intérêt général pour le pays". Reste à savoir comment le principal intéressé, qui a donc accepté l'offre centriste, va intégrer des propositions de Bayrou, crédité de 4 à 6 points dans les sondages) dans son programme. Une chose est sûre, la journée a été bonne pour l’ancien ministre de l’économie. Alors qu'il fléchissait dans les dernières estimations (entre 17 et 19 points selon les instituts) après deux sorties jugées provocantes sur la colonisation et le mariage pour tous, Macron se retrouve donc à la relance après avoir bénéficié ce matin du soutien de l'écologiste François de Rugy.
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Donovan Thiebaud