Prescrit de manière encadrée depuis la fin de l'année 2015, le médicament sera certifié en France comme traitement préventif du VIH le 28 février. Mikaël Zenouda, président d'Act Up-Paris, revient sur la première année d'utilisation.
Crédit : CC by Jeffrey Beall.
Le Truvada a-t-il rencontré un grand succès depuis sa mise en place ?
Environ 3 000 personnes l'ont pris et très peu ont arrêté. Pourtant, leur nombre monte assez faiblement par rapport aux attentes de certains chercheurs qui voulaient mettre 10 000 personnes sous Truvada. On peut tout de même espérer que la population sous Truvada va augmenter au fil des années.
Qui prend le Truvada ?
Les statistiques nous montrent que ce sont principalement des hommes, qu'ils soient homo ou bi, et qu'ils sont surtout parisiens. Ce traitement préventif s'adresse à ceux qui n'utilisent pas le préservatif et qui évoluent dans un milieu à risques. Il y a aussi des femmes qui n'ont pas les moyens d'imposer le préservatif à leur partenaire. Par exemple, les travailleuses du sexe doivent faire face à des clients qui refusent parfois de se protéger. C'est d'autant plus vrai que, comme le client est pénalisé, il va faire en sorte que l'échange soit le plus rapide possible.
Pourquoi le Truvada n'est-il pas plus développé ?
Ceux qui seraient tentés se heurtent parfois au refus de certains médecins qui considèrent le préservatif comme la pierre angulaire de la prévention. Il y aussi un gros problème d'accès à la population : il faudrait développer l’information autour de ce traitement et mieux le diffuser dans les centres de province.
Volodia Petropavlovsky