C’est un président en pré-campagne qui s’est exprimé ce midi à la salle Wagram. S’il a effectivement abordé la question du terrorisme, il s’en est largement écarté.
François Hollande a dressé ce qui pourrait devenir des thèmes de campagne. (Crédit : Jean-Marc Ayrault sur Flickr)
1/ Terrorisme: Le chef de l’Etat a dénoncé un « faux Etat, dirigé par de vrais assassins », en ciblant l’Etat Islamique, qu’il a refusé de nommer précisément. Il a insisté sur les valeurs françaises, cibles de l’islamisme, qui incarnent « le contraire de ce qu’il est : la liberté de culte, le respect, l’égalité entre les femmes et les hommes. » Le président de la République a aussi rappelé que les terroristes « s’en sont pris à leur propre religion, les musulmans ont été les premières victimes. »
2/ Laïcité: Le président a assuré que « rien dans l’idée de la laïcité ne s’oppose à la pratique de l’Islam de France, pourvu qu’elle se conforme à la loi. » Il en a profité pour faire passer un message : « Il n’y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu’inconstitutionnelle », en faisant référence au Burkini, dont le débat sur l’interdiction a animé la vie politique cet été.
Je veux dire que chaque Français, quelle que soit sa confession, ses origines, ses conditions d’acquisition de nationalité, est ici chez lui
— François Hollande (@fhollande) 8 septembre 2016
3/Etat de droit: François Hollande s’est montré inflexible sur l’Etat de droit, « la seule voie qui vaille, la seule qui soit efficace ». Il en a profité pour étrillé certains candidats de droite, qui « battent les estrades en recourant à toutes les surenchères pour mieux se distinguer à l’intérieur de leur camp », à l’approche de la primaire. Il a également ciblé Nicolas Sarkozy, qui avait estimé que des « arguties juridiques » empêchaient de lutter contre le terrorisme. « Arguties juridiques, la présomption d’innocence ? Pourtant bien commode à brandir lorsqu’il s’agit de plaider pour son propre compte. »
4/Non-cumul des mandats : François Hollande a expliqué vouloir « limiter le cumul des mandats dans le temps ». Alors que le parlement a voté une loi en 2014 sur le non-cumul des mandats de parlementaire et d’élu local, le chef de l’Etat souhaite aller « encore plus loin, en réduisant le cumul des mandats dans le temps », sans pour autant avancer plus de précisions.
5/Son « idée de la France » : Le président a expliqué qu’il ne laisserait pas « l’image de la France, le rayonnement de la France, l’influence de la France s’altérer lors des prochains mois ou des prochaines années ». Il a appelé à la « cohésion nationale » et au « rassemblement ». « Quand le danger est là, nous devons nous retrouver », a-t-il ajouté. « Je ne laisserai pas la France être abîmée, réduite, voir ses libertés mises en cause, son Etat de droit contesté, son éducation réduite et sa culture amputée. » François Hollande a finalement conclu son discours avec ce qui pourrait sonner comme un slogan de campagne : « Nous sommes la France ».
Vive la République et vive la France ! #NousSommeslaFrance #Wagram
— François Hollande (@fhollande) 8 septembre 2016
Pierre-Antoine Lefort