Berceau historique du groupe Alstom depuis 1879, la direction a annoncé ce mercredi la fermeture de l'usine transport de Belfort. 400 emplois sont concernés par cette restructuration du constructeur ferroviaire français.
Décision difficile à avaler pour les 400 salariés belfortains des branches fabrication et conception d'Alstom Transport. L'usine fermera ses portes d'ici 2018. A cette date, la production des trains sera transférée sur le site de Reichshoffen. L'annonce a été faite au personnel à la mi-journée. Seule l'activité s'occupant de la maintenance qui emploie cinquante personnes restera sur le lieu de l'usine.
Le constructeur ferroviaire français s'est justifié à l'AFP sur le motif de cette restructuration: "La charge des douze sites en France baissera de 30% d'ici 2018 en raison de la baisse des commandes et des projets d'investissement". Assurant qu'il "se devait d'adapter son outil industriel pour ne pas mettre l'ensemble des sites à risque".
Un plan social subi de plein fouet
Souffrant d'une baisse de commandes, le site de Belfort a subi de plein fouet ce plan social. Les 400 emplois devraient recevoir d'ici 2018, une proposition de transfert vers d'autres sites d'Alstom en France.
Une position d'emblée vivement critiquée par les élus locaux. "Je suis consterné par cette décision qui menace directement près de 400 emplois à Belfort à l'horizon de deux ans. Ce n'est pas conforme aux engagements d'Alstom", annonce Damien Meslot, le député-maire de Les Républicains de Belfort. Dans un tweet, Bastien Faudot (MRC), conseiller départemental et municipal de Belfort blâme cette décision :
L'annonce par #Asltom de la fermeture du site de production de #Belfort est un traumatisme. Cela relève du mépris. pic.twitter.com/s07IeRAalU
— Bastien Faudot (@bastienfaudot) 7 septembre 2016
Cette reconfiguration fait déjà beaucoup de bruit. Et pour cause, l'imbroglio remonte à 2014 lorsqu'il était question de vendre au rabais le fleuron industriel français à General Electric. Une passe d'armes s'était alors engagée entre Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie en place, et le gouvernement Valls. Finalement, cette affaire a précipité sa démission. Et en décembre 2014 les actionnaires d'Alstom ont approuvé à la quasi-unanimité le passage de leur pôle énergie sous pavillon américain. En mai 2015 en déplacement à Belfort à l'usine d'Alstom, Emmanuel Macron alors ministre de l'Economie s'était pourtant engagé à "zéro licenciement".
Les réactions politiques sont nombreuses, unanimes et acerbes. De Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort et maire de Beaucourt à Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche en passant par Florian Philippot, député européen frontiste :
Fermeture #Alstom Transport : Une décision brutale et inacceptable pour #Belfort. pic.twitter.com/ig5SKHqdeI
— Cédric Perrin (@cperrin90) 7 septembre 2016
Alstom #Belfort sacrifié par la politique de l'UE, de Macron, de l'RPS : l'Etat doit être un stratège industriel, pas un spectateur complice
— Florian Philippot (@f_philippot) 7 septembre 2016
#Alstom vampirisé et détruit. Un bradage et un gâchis insupportables ! https://t.co/l9KxTXhVfs
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 septembre 2016
Alexis De Azevedo