Renault va officiellement annoncer la reprise de la production de la marque Alpine ce mardi. Cela faisait 20 ans que la voiture n’était plus commercialisée par la marque au losange. Un moment attendu par tous les passionnés.
Le groupe Renault, par la voix de son PDG Carlos Gosn, a présenté le modèle cet après-midi. Le show car présenté est très proche de l'Alpine qui sera commercialisée dans environ 12 mois. C’est dans la commune normande de Dieppe qu’était née la marque en 1955, sous l’impulsion de Jean Rédélé. Ce concessionnaire Renault, passionné de course automobile, a créé le premier modèle d’Alpine, taillé pour la compétition. Dix ans après, Renault s’associe au projet et commercialise ces machines à grande échelle. "J'ai visité un hangar d'où devrait sortir la carrosserie", glisse Jean-Jacques Blondi, président du Clup Alpine de Dieppe.
"Ce ne sera jamais l’Alpine de la grande époque, explique M. Blondin. Des passionnés vont en acheter mais Renault vise une autre clientèle." Effectivement, plusieurs estimations tablent sur un prix aux alentours des 40 000 euros pour l’entrée de gamme. "Il y a un marché à occuper en Chine, en Russie, en Inde, en Amérique du Sud, au Japon et même en Allemagne", analyse-t-il.
"Une Alpine ça se pilote, ça ne se conduit pas !"
"L’Alpine c’est une voiture plaisir. Quand vous voulez vous changer les idées, 80 km avec et vous êtes plus zen." Ce qui était largement reproché à Renault, outre l’abandon de la production, c’est l’assimilation progressive du style Alpine au style Renault. "La dernière A610 est une Renault, pas une Alpine, déplore M. Blondin. Si Renault était resté dans l’état d’esprit Alpine, ça aurait été comme Porsche." Comprendre : une vraie réussite commerciale. N’en déplaise aux afficionados, la marque avait su reconvertir les usines dieppoises pour assurer la production de sa gamme sport, qui regroupe les modèles de série (Mégane et Clio) avec une motorisation, des freins et un habitacle adapté à une conduite plus musclée. La nouvelle Alpine s'inscrit dans la logique de ces modèles et développe, côté technique, de belles performances : 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. Son élaboration finale s'appuiera sur les filiales sports de Renault : l'écurie de formule 1 et les départements qui ont développés la gamme RS (Renault Sport).
Le changement de cap opéré par Renault depuis 2012 concernant l’Alpine s’inscrit dans une volonté de concurrencer un marché premium de moyenne/haute gamme occupé par l’Alfa Roméo 4C, la Lotus Elise ou la Porsche Cayman. Outre les prétentions commerciales évidentes, notre passionné se réjouit de l’équipe nommée à la tête de la marque : "Le nouveau PDG [le néerlandais Michael van der Sande, ndlr] devrait faire un super boulot en gardant l’état d’esprit Alpine." Il faut dire que son CV a de quoi séduire : des passages par Aston Martin, Rolls Royce, Bentley ou Harley Davidson, autant de marques que seules le prestige et la qualité (peut-être moins pour la marque de deux roues) font vivre sur le marché automobile et dans l’esprit des férus de belle mécanique.
Les premières images de la machine commencent à arriver sur les réseaux sociaux, notamment sur le fil Twitter d'Alpine.
Plein phare sur... l'ALPINE VISION. Bienvenue ! #Alpineisback pic.twitter.com/yHVsxrDLMz
— Alpine_cars (@alpine_cars) 16 Février 2016
Nicolas Serve