Le tribunal de grande instance de Nanterre va examiner aujourd'hui pour la première fois la responsabilité des laboratoires Servier, en raison de la "défectuosité" du médicament.
Une première audience sur le fond a lieu aujourd'hui au tribunal de grande instance de Nanterre, pour juger de la responsabilité des laboratoires Servier dans l'affaire du Mediator. Le médicament antidiabétique, prescrit comme coupe-faim, a été retiré de la vente en 2009, à cause de ses effets indésirables, rares mais graves, sur les valves cardiaques. Utilisé par plus de 5 millions de personnes, il pourrait avoir causé 2 100 décès, selon une expertise judiciaire.
Deux demandes d'indemnisation sont examinées aujourd'hui : Un homme de 72 ans, qui a dû être opéré du cœur à cause des dégâts causés par le Mediator, demande 900 000 euros de dommages et intérêts. Une patiente de 67 ans réclame, elle, 125 000 euros aux laboratoires Servier.
L'un des plus grands scandales sanitaires français
L'affaire du Mediator représente plusieurs procédures pénales et civiles, toujours en cours aujourd'hui. En 2014, la mort de Jacques Servier, fondateur des laboratoires du même nom, n'y a pas mis un terme, puisque plusieurs sociétés de son groupe sont poursuivies en tant que personne morale. Sur les 8 800 demandes d'indemnisation déposées à l'Office national des indemnisations des accidents médicaux, 5 701 demandes ont été examinées. La responsabilité de Servier a été mise en cause pour 1 942 d'entre elles, et les laboratoires ont proposé jusqu'à présent 1 282 offres d'indemnisation.
Hélène Capdeviole