Marine Le Pen, ici en meeting en 2012, veut "dédiaboliser" le parti. (Photo : Blandine Le Cain / Flickr / CC)
La section FN de l'Aveyron a écarté du parti, vendredi, le candidat Alexandre Larionov. Conséquence de la révélation par la presse locale de propos tenus sur Facebook.
A l'approche des élections départementales, les dérapages s'enchaînent pour le Front national. Après Guillaume Jambard en Gironde, qui avait twitté le 10 février la devise pétainiste "Travail, Famille, Patrie", c'est au tour d'un jeune candidat de l'Aveyron, Alexandre Larionov, de se faire remarquer. Il aurait tenu des propos antisémites sur Facebook. Bien que les phrases incriminées datent d'août 2014, l'hebdomadaire local Le Ruthénois a dévoilé l'information vendredi.
La réaction du FN ne s'est pas faite attendre. Il a annoncé son exclusion dans un communiqué. Membre du parti depuis six mois, Alexandre Larionov était candidat en binôme avec une retraitée, dans le canton Causse-Comtal (Massif central). Pourtant, impossible de retirer sa candidature. Le 16 février était la date butoir fixée par la préfecture. En conséquence, le Front national a décidé "de ne pas pourvoir en bulletins de vote ce canton".
Des précédents
Truffée de fautes d'orthographe, sa page Facebook contenait des propos violents contre les Juifs. "Ils méritent d'être tués comme ils ont tué Jésus", indique notamment un commentaire. Contacté par Cuej Info, le secrétaire départemental du FN en Aveyron, Jean-Guillaume Remise, dit se sentir "responsable et victime". Après les révélations de la presse, il a contacté le bureau parisien et "décidé immédiatement" de l'exclusion de Larionov. "C'est dur pour moi. C'est un coup au moral. J'ai à gérer 72 candidats. Ce n'est pas simple. Il faut sonder les coeurs et les reins de tout le monde. J'aurais dû mieux enquêter."
Avec la politique de "dédiabolisation" développée depuis plusieurs années, le FN écarte systématiquement les candidats ou les élus qui dérangent. Une stratégie de communication qui a connu de nombreux couacs. Notamment avec l'exclusion, en 2013, de la candidate aux municipales, Anne-Sophie Montel, dans les Ardennes. Elle avait comparé Christiane Taubira à un singe. En 2011, Alexandre Gabriac, alors conseiller régional en Rhône-Alpes, avait été exclu après la publication d'une photo le montrant faire un salut nazi devant un drapeau siglé d'une croix gammée. C'était trois mois après l'arrivée de Marine Le Pen à la présidence du parti. Depuis, le Front national n'en a toujours pas fini avec ses vieux démons.
Gabriel Pornet