Visualisez une manifestation. D’un côté, le cortège. Banderole de tête, drapeaux levés, vent debout, scandant ses revendications. En face, les forces de l’ordre. Casques sur la tête, gazeuses et boucliers en mains. Dans l’oreillette, un objectif : maintenir l’ordre. Parfois l’équilibre est rompu. Les deux côtés se mêlent, s’entrechoquent. Les corps sont meurtris, les chairs deviennent bleues. Des blessures qui se voient et des plaies à l’âme. Stigmates des engagements. Si battre le pavé ne suffit plus, les activistes recourent à d’autres moyens d’actions. À la frontière de la légalité, ils détournent les règles et contournent les flics.
Bas les casques !
Leur mission : le maintien de l'ordre. Zones à défendre (ZAD) ou manifestations des Gilets jaunes, les forces de l'ordre font face à une escalade de la violence. Sous couvert d'anonymat, Julien, Thomas et Mickaël témoignent.
Le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), publié en 2020, fixe les modalités opérationnelles des forces de l’ordre lors des manifestations. Décryptage de ce texte et de l’évolution des pratiques depuis un siècle.
En 25 ans, les armes “non létales” se sont généralisées au sein des forces de l’ordre bien qu’elles soient responsables de dizaines de blessés graves ces dernières années. Partisans de la désescalade et industriels s’opposent quant aux solutions à apporter.
Encadrée par le Règlement général sur la protection des données (RGPD), cette technologie est promue par des élus locaux et nationaux. Collectifs et institutions œuvrant pour les droits de l’homme s’inquiètent des risques de dérives.
Et la rue, elle est à qui ?
Le plus souvent, les manifestations restent pacifiques. Mais la violence s’immisce parfois dans les cortèges. Certains manifestants la provoquent, d’autres la rejettent.
La hausse des violences de la police et de l’extrême droite dans les manifestations poussent les services d’ordre des syndicats, partis et collectifs à s’adapter. Ils changent leurs stratégies et renforcent leur coopération.
Dans le contexte du mouvement des Gilets jaunes, le nombre de blessés pendant les manifestations a notablement augmenté. Les street medics se donnent pour mission de leur apporter les premiers soins.
Quatre manifestants passés par la garde à vue racontent la répression policière, la confrontation à la justice, les condamnations parfois, et les conséquences sur leur vie.
Pas vus, pas pris...
Pour faire avancer leur cause de façon non violente, des activistes suivent des formations pour apprendre à mener des actions illégales.
À Calais, les associations d’aide humanitaire se battent pour continuer de distribuer nourriture, eau et vêtements aux migrants. Au risque d’être verbalisées.
Née en 2008, l'association L214 ne se contente pas des manifestations et happenings pour défendre la cause animale. Elle recourt à des vidéos tournées dans des exploitations, parfois de façon illégale.
En juin 2020, des militants s'emparent d'une friche à Dijon pour empêcher la construction de 330 logements. L'occupation du terrain prendra le nom de "Jardins de l'Engrenage". Elle tiendra jusqu'en juillet 2021.