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Mobilisation parlementaire pour les homosexuels tchétchènes


18 mai 2017

Le Parlement européen a adopté jeudi 18 mai une résolution qui condamne les persécutions dont sont victimes les homosexuels en Tchétchénie.

« Vous n’êtes pas le problème si vous êtes gay. Je suis moi-même gay », l’eurodéputé britannique Seb Dance (S&D, socio-démocrate) a envoyé un message très personnel aux homosexuels tchétchènes. La résolution largement votée jeudi 18 mai par le Parlement européen condamne l’opération de répression lancée fin mars contre les homosexuels par Ramzan Kadyrov, dirigeant autoritaire de la Tchétchénie. Selon le journal indépendant russe Novaïa Gazeta, une centaine d’hommes auraient été « traqués, arrêtés et torturés » dans les « prisons secrètes » de cette République de la Fédération de Russie.

Les parlementaires européens exigent des Etats membres qu’ils protègent les victimes en facilitant les procédures de demande d’asile. Ils demandent également à l’Union européenne de faire pression sur les autorités russes pour qu’une enquête indépendante soit menée (si besoin avec une aide européenne) et les responsables des exactions jugés. 

Une résolution symbolique 

« La résolution n’est peut être pas révolutionnaire mais il est essentiel de dénoncer fermement la situation. Si le Parlement n’a pas les moyens d’agir en tant que tel, nous incitons l’Union et les États membres à le faire », insiste Malin Bjork, eurodéputée suédoise (GUE, gauche radicale).

A l’heure où les relations diplomatiques avec la Russie sont exécrables, l’eurodéputée allemande Rebecca Harms (Verts) se montre plus pessimiste quant à la capacité de l’Union d'interrompre le cycle des violences. Aude Merlin, chercheuse au Centre d’étude de la vie politique à Bruxelles, spécialiste du Caucase du Nord, salue cette résolution mais « doute qu’une enquête indépendante soit diligentée par les autorités russes ». Par ailleurs, elle estime « que des sanctions contre Kadyrov et son entourage risquent d’être inefficaces pour mettre un terme aux violations des droits humains, compte-tenu de la nature répressive du régime. » 

Marine Ernoult 

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