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Les eurodéputés ont observé une minute de silence en début de session plénière. © Frederic Marvaux - European Union 2023 - Source : EP

Zoé Dert et Erwan Drouillac

Reste maintenant la question cruciale des batteries qui alimentent les voitures électriques. Aujourd’hui, plus de la moitié d’entre elles sont fabriquées en dehors de l’Union européenne. "L’Europe a pris beaucoup de retard, même si les usines de batteries électriques commencent à voir le jour, notamment dans le nord de la France", reconnaît Karima Delli. Des projets de giga-factories sont actuellement en cours dans douze pays européens.

"Relocaliser la production de batteries en Europe permettrait de réduire leur empreinte carbone de 40 %", approuve de son côté Pierre Leflaive. Mais pour les développer, Karima Delli souligne que la main-d’œuvre experte n’est pas encore au rendez-vous. "Notre objectif est de valoriser les emplois dans la filière et de promouvoir de nouvelles formations pour les rendre attractifs."

"L’Europe a pris beaucoup de retard"

Tous dénoncent une nouvelle réglementation manquant de réalisme compte tenu du prix élevé à l’achat d’un véhicule entièrement électrique. Aujourd’hui, une citadine électrique neuve coûte en moyenne 10 000 euros de plus qu’un véhicule similaire à moteur thermique. Un coût qui empêche de facto une majorité de citoyens d’accéder à une mobilité plus propre, à l’heure où la voiture représente plus de la moitié des déplacements en France. "Pour être cohérent, il faut que les pouvoirs publics poussent les constructeurs à fabriquer des modèles plus petits et légers, donc moins chers à l’achat", explique Pierre Leflaive, du collectif d’ONG Réseau Action Climat.

Un optimisme que ne partagent pas les eurodéputés de la droite et de l’extrême-droite, qui ont voté à majorité contre le texte. Pour eux, si la voiture électrique est bien un secteur d’avenir, l’échéance de 2035 est considérée comme trop ambitieuse. "Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer aux apprentis sorciers avec cette filière", déplore Nathalie Colin-Oesterlé, eurodéputée française du Parti populaire européen.

Cette nouvelle réglementation s’inscrit dans un projet plus large, visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 en Europe. Aujourd’hui, l’automobile y est responsable de 15 % des émissions de CO2. L’objectif de ce texte est de fixer un cadre législatif aux industries automobiles européennes pour leur permettre d’investir dans des véhicules plus propres, comme les voitures électriques.

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