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Ces pannes obligent les habitants à adapter leur consommation en piochant dans leur réserve. Pour les plus petites fuites, charge à Mohamed Sammer de les réparer avec les moyens du bord. Quand ce n’est pas possible, il contacte le gouvernement « mais le problème, c’est que ça met souvent du temps », déplore-t-il.
Jamal s’assoit pour discuter avec Yassine, son voisin octogénaire. Il a quitté il y a dix ans la bande de Gaza, laissant sa mère, ses frères et ses oncles. L’homme de 30 ans s’est installé près de l’artère principale du camp de Jabal Al-Hussein, pour vendre quelques antiquités. « De la camelote », ironise Yassine. En tant que Gazaoui, Jamal n’a pas été naturalisé comme le sont la plupart des Cisjordaniens en Jordanie.
Il n’a pas le droit de posséder un commerce. Dans sa main, une pièce à l’effigie du roi Hussein. « Tout ce que je possède est dans cette poche. À part ça et Dieu, je n’ai rien. » Le vendeur est aussi contraint de renouveler son laissez-passer tous les deux ans. « Les Cisjordaniens peuvent aller à l’étranger. Nous, nous avons l’interdiction de voyager, sauf autorisation spéciale. Le monde entier ne nous voit que comme des réfugiés... Mais nous voulons être bien plus considérés. »
Jean Lebreton
Jamal, 30 ans, vendeur originaire de Gaza : « À part cette pièce et Dieu, je n'ai rien »
Ouvrir son robinet et voir l'eau couler à volonté semble être une évidence. Mais c'est loin d'être la réalité des Jordaniens. Partout dans le pays, des citernes blanches trônent sur les toits des maisons.
Les habitants y stockent l'eau qu'ils recoivent une journée par semaine. Chaque goutte compte, alors la vie s'organise autour de cette denrée de plus en plus précieuse.
Mais quand certains ont les moyens de remplir leurs piscines, d'autres, dans les campagnes isolées, n'ont même pas accès à l'eau.
Ilham ECH-CHEBLAOUY, Salam HAJJEH et Marine LEBÈGUE
Arrivé d’Égypte où l’eau est bien moins rare, le gardien a dû adapter ses gestes. Éponge à la main, il se contente par exemple d’un seau pour laver quatre voitures en hiver. Et six en été. Parfois, même le « jour de l’eau », les cuves ne sont pas réapprovisionnées. « En fin d’année dernière, il y a eu un acte de sabotage dans les conduits qui relient le sud du pays à la capitale », se souvient-il.