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En tant normal, le surtourisme participe à la destruction des coraux de la mer Rouge, pourtant très résilients face au changement climatique. Des initiatives se multiplient à Aqaba, dans le sud de la Jordanie, pour les protéger et leur permettre de se régénérer.
Dans les tribunes du stade international d’Amman, Ihsan encourage l'équipe d'Al-Wehdat, son club de foot favori, celui des Palestiniens de Jordanie. Réfugié à Amman depuis dix ans, sa vie a basculé le 25 novembre 2013. Ce jour-là, alors âgé de 22 ans et résident à Naplouse, le jeune homme rejoint ses amis dans la région de Bethléem pour une partie de cartes. Le calme règne lorsque leur petit paradis se déchire sous les balles de soldats israéliens : « Je me souviens seulement que j’avais une bouteille d’eau devant moi et que j’ai senti comme une boule de feu », se remémore Ihsan. Laissé pour mort, en train de se vider de son sang pendant quarante-cinq minutes, le jeune Palestinien dit se réveiller vingt-et-un jours plus tard en soins intensifs. Il apprend que son ami, activement recherché par les forces d’occupation israéliennes, a succombé aux tirs. L’autre a perdu l’usage d’un œil et d’une jambe.
Condamné à six mois de prison par contumace, Ihsan fuit en Jordanie. Si ce départ représente à ses yeux « une très grande chance », le trentenaire vit la précarité à Amman. Privé de sa famille et sans emploi, dans un pays au coût de la vie élevé, Ihsan rêve aujourd’hui d’un nouveau départ au Canada. En attente d’un visa, il espère rattraper ses « années perdues ».
Baptiste Huguet
Ihsan Khader, 33 ans, originaire de Naplouse : « J’ai senti comme une boule de feu »
Quatre voitures sont lavées chaque week-end
L'eau devient une charge mentale
Costume bleu marine et moustache blanche taillée à la Brassens, le style élégant de Muhammad tranche avec son histoire familiale douloureuse. La Nakba, il l’a vécue en fil rouge toute sa vie. Le quasi octogénaire est arrivé en Jordanie en 1948, à 2 ans, avec son père et son frère. Après des années dans une terrible précarité, leur sort s’est amélioré petit à petit. « Sans l’aide de l’Office de secours de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, nous n’aurions pas survécu, raconte-t-il. Ils nous ont fourni des écoles et de l’aide alimentaire. »
Malgré la mort tragique de son frère, emporté par la rougeole, Muhammad et son père ont continué leur reconstruction. Ils ont tous les deux été naturalisés Jordaniens comme tous les Palestiniens de Cisjordanie arrivés lors de la Nakba. Malgré son âge, il a encore l’espoir de revenir sur ses terres palestiniennes. « Je pourrais habiter dans une tente ou même un petit nid », rigole-t-il. En attendant, il tient à transmettre son amour de la Palestine à toute sa descendance. « Je leur apprends à aimer notre terre au quotidien, en paix. Mais je ne suis pas dupe. Je leur raconte aussi les douleurs et les souffrances endurées par notre peuple. Ils doivent comprendre que nous avons perdu notre terre ! »
Jean Lebreton
Muhammad Abedabho, 78 ans, a vécu la Nakba : « J’apprends à mes descendants à aimer notre terre au quotidien, en paix »