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Dans les années 1920, quelques uns des premiers dirigeants du parti communiste chinois, comme Deng Xiaoping et Zhou Enlai sont venus étudier en France. Ils cherchaient une solution pour sauver la Chine des fléaux qui l'assaillaient. Les temps ont beaucoup changé, le monde s’est transformé. Aujourd'hui, en Chine, environ cent mille personnes apprennent la langue française. Et plus de trente cinq mille étudiants chinois font leurs études en France.A Strasbourg, les quelques 700 étudiants chinois sont présents dans de nombreuses disciplines.

 

Shi Jinhao, originaire de la province du Shandong, est actuellement étudiante en 2e année de licence de biologie à l'Université de Strasbourg. Arrivée comme lycéenne en 2009, c'est sa quatrième année en France.

 

 

Ce mardi soir, comme toutes les semaines, une dizaine d'étudiants chinois se réunissent chez Shi Jinhao, dans une colocation de quatre étudiants chinois. Parmi les participants, quelques étudiants de l'EM (Ecole de management de Strasbourg) se fréquentent souvent, dont Luo Siwen, Zhao Wenting et Ding Lan.

 

 

Shen Meng est interne au nouvel hôpital civil de Strasbourg qui fait partie du programme de coordination sino-français pour la filière de formation médicale. Ce programme tire ses origines de l’Université « L’Aurore » fondée par les Jésuites en 1903 au sein de la concession française de Shanghai. Le programme est relancé après l’ouverture de la Chine en 1978. Depuis 1997, il se compose en France de 20 Centres hospitaliers universitaires (CHU) et 26 universités, dont celle de Strasbourg.

Aujourd’hui, les participants du programme à Strasbourg sont au nombre de dix : quatre jeunes médecins de Shanghai faisant fonction d’internes, cinq étudiants de Chongqing en cinquième année de médecine, ainsi qu’un médecin, thésard en sciences venant de Kunming ayant déjà exercé.

Shen Meng est arrivée en novembre dernier à Strasbourg. Cette année elle fait un an de stage avant de terminer son doctorat d’études médicales à l’université Jiaotong à Shanghai. Elle travaille comme médecin généraliste et a été recrutée après une classe préparatoire parmi les meilleurs étudiants pour obtenir un financement de son stage par le gouvernement français.

L’année dernière, Shen Meng a fait un stage d’un mois en Suisse. Elle est reconnaissante pour son expérience française : « J’ai beaucoup aimé cette opportunité de travail car ici je peux voir des conditions médicales avancées et apprendre beaucoup de choses. Même si la vie est calme et simple, c’est une ville intéressante pour étudier. Et c’est joli en plus ». Après ce stage, Shen Meng va rentrer en Chine pour finir son doctorat mais plus tard, elle souhaiterait travailler aux Etats-Unis : « L’avenir est plus grand là-bas. Il y a beaucoup plus de chinois qu’en Europe. Je n’ai pas l’habitude de la stabilité de la vie européenne ».

Son emploi du temps est chargé. Elle est de garde chaque jour de 7h30 à 20h. Elle vérifie les informations des patients sur l’ordinateur, précise l’ordre des opérations. Avec les autres internes, ils font les visites aux patients dans leurs chambres. Le stage de Shen Meng occupe donc la plupart de ses journées mais son espoir se concentre sur ses cinq semaines de congés qu’elle va consacrer à des voyages dans toute l’Europe. 

 

 

A quelques dizaines de mètres, on rencontre un autre étudiant à l'IRCAD (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif). Zhu Wenwu, y est doctorant en imagerie médicale.

Envoyé par le gouvernement, le parcours de Zhu Wenwu ressemble à celui des étudiants d'il y a 30 ans. Fruit d'une féroce sélection, il fait partie d'un groupe de 3 étudiants de sa faculté. Le programme de collaboration franco-chinoise auquel il a participé est né en 2007 et promeut les échanges professionnels et dans la recherche avancée. Zhu Wenwu a passé sa jeunesse dans la province du Zhejiang mais il a poursuivi ses études à l’université de Chongqing, au sud-ouest de la Chine. Il est lié avec cette université par un contrat stipulant qu’il doit revenir travailler pendant deux ans en Chine après la fin de son doctorat. Une situation qu'il assume : « C’est normal de rentrer en Chine, c’est l’Etat qui nous a fourni cette opportunité ». Il explique aussi son choix de venir en France : « le monde du travail actuel demande des spécialistes internationaux qui connaissent à la fois les pays occidentaux et la Chine ».

Avant de venir, il n'avait aucune attente particulière envers la France et s'intéressait beaucoup plus aux Etats-Unis : « malheureusement je ne parle pas bien anglais et l'école française n'a pas demandé un très bon niveau de langue pour les étudiants en doctorat de notre spécialité ». Dès son arrivée, à la fin de l'année 2011, il a pourtant été séduit par des différences avec la Chine : le développement du pays, le fait que les produits alimentaires soient de bonne qualité ainsi que par la qualité de l'air. Par contre, il voit aussi très vite les inconvénients : « La vie est trop calme et trop routinière ici, moins dynamique et les possibilités d'avenir sont étroites », continue commente Zhu Wenwu.

Durant l'été 2013, il a fondé une société à responsabilité limitée d'import-export avec la Chine qu'il gère tout seul pendant son temps libre. Cette opportunité lui apporte l'expérience de l'entreprise, car il voudrait se consacrer à l'économie pour sa carrière professionnelle. Ses autres loisirs sont consacrés à des voyages en Europe. Il aime aussi jouer au badminton avec ses amis une fois par semaine.

Zhu Wenwu avoue finalement : « Pour moi, personnellement, je préfère rentrer en Chine. Je pense que la Chine est meilleure que la France. Le marché de la France est trop petit. En plus, les gens ne parlent pas chinois. En tout cas, mes racines sont en Chine. »

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