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Par : Arthur Blanc

Le football féminin fait maintenant partie du paysage médiatique. Certaines joueuses de l'équipe de France sont désormais des figures connues du grand public. Mais pourtant, les arbitres féminines semblent avoir du mal à suivre ce mouvement. A l'heure actuelle, celles qui officient au plus haut niveau ne peuvent pas faire de leur passion un travail, alors que certains hommes sont professionnels. Une seule femme, Stéphanie Frappart, a réussi à intégrer ce milieu masculin, en deuxième division masculine.

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Peut-on vivre de l'arbitrage ?

  • Il y a 26 871 arbitres recensés par la fédération française. Au niveau professionnel, il est possible d'en vivre, mais lors de contrôles réguliers, les arbitres peuvent perdre leur statut. Ce qui fait que ces derniers prennent régulièrement un deuxième travail. Ils ont toutefois un statut de travailleur indépendant, leurs revenus issus de l'arbitrage sont donc considérés en tant que chiffre d'affaires à déclarer à l'Urssaf.
     
  • Au niveau du montant du salaire, les 21 arbitres centraux de Ligue 1 touchent une indemnité mensuelle de 2 926 euros brut (soit 2 350 euros net) ainsi qu'une prime de match de 2 583 euros brut (soit 2 066 euros net). Ce qui équivaut à un chiffre d'affaires annuel de 78 000€ auquel sont soustraits des charges de travailleur indépendant, soit environ 15 500€.
     
  • En revanche, une arbitre de première division féminine est loin de ces sommes. Les chiffres, que nous n'avons pas eu l'autorisation de communiquer, sont environ 20 fois inférieur au salaire pratiqué en Ligue 1 Conforama. Et pourtant, cette saison, la fédération (FFF) a déjà augmenté ce revenu de 20 % par rapport à l'exercice 2016-2017. A titre de comparaison, un arbitre de National 2 (4ème division masculine) touche deux fois plus qu'une arbitre de D1 féminine.
     
  • Les arbitres féminines peuvent adhérer depuis juin 2017 au syndicat de la profession (SAFE). José Dias, le délégué général a bien identifié les différences salariales entre femmes et hommes. « Aujourd'hui, les arbitres féminines ont des indemnités qui sont loin de ce qui est fait pour les garçons. Pourtant, elles ont les mêmes contraintes au niveau du déplacement par exemple. » Pour tenter de réduire cet écart, le syndicat est actuellement en négociation avec la fédération. « C'est un schéma global qui est en train d'être dessiné. Il y a tout un groupe de réflexion qui est constitué au sein de la FFF auquel nous faisons partie. »
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