15 février 2012
Gunnar Hökmark, surnommé "Spectrum Gunnar" après la large approbation du texte sur les radiofréquences
D'ici à 2015, les fréquences radioélectriques laissées libres par le passage de la télévision analogique à la télévision numérique seront mises à disposition du marché sans fil , suite à l’adoption par le Parlement, ce mercredi, d’un texte définitif sur leurs modalités de répartition dans l'Union.
Le rapporteur parlementaire, Gunnar Hökmark (PPE), a justifié ce vote positif par « l’importance pour l’UE de devenir un leader mondial sur le terrain de la communication sans fil. » Pour lui, l’utilisation des ces nouvelles fréquences profitera non seulement aux usagers européens, mais jouera aussi un rôle important dans le développement économique et la croissance de l’Union.
Si l’objectif principal est, pour Gunnar Hökmark, d’ « harmoniser le marché intérieur de la télécommunication en créant une politique paneuropéenne », le projet va surtout libérer un nouveau gisement de croissance que les sociétés de communication vont se disputer.
D’ici au 1er janvier 2013, les États membres devront réallouer la bande de fréquences de 800 MHz à l’internet sans fil et aux ondes téléphoniques, avant de libérer la bande de 1200 MHz pour le transfert mobile de données à l'horizon 2015. La Commission examinera avant cette échéance si des bandes de fréquences supplémentaires doivent être harmonisées.
Sachant que l’attribution des radiofréquences relève de la compétence des autorités nationales, celles-ci devront procéder à leur allocation par voie de mises aux enchères.
En 2008, une telle opération s’était déjà produite au Canada. Elle avait permis au gouvernement de récolter plus de quatre milliards de dollars et provoqué l’apparition de nouveaux acteurs sur ce marché concurrentiel.
L’Agence Nationale des Fréquences rappelle que la France a anticipé ces nouvelles règles du jeu européennes. Le gouvernement a lancé en décembre dernier un appel d’offres concernant les fréquences de 800 MHz, dans le cadre de l’attribution des licences 4G. Orange, SFR et Bouygues Télécom ont obtenu les licences en question, suite à une mise aux enchères fructueuse qui a permis à l’Etat d’empocher près de 3,5 milliards d’euros.
Une étude récente, publiée par le spécialiste des infrastructures réseau Cisco, prévoit que le volume des données échangées par le biais des réseaux sans fil va être multiplié par 18 en cinq ans. Selon Cisco, il s’échangera annuellement, en 2016, l’équivalent de 33 milliards de DVD.
Etienne Grelet