11 février 2012
La crise de la dette grecque et les nouvelles contraintes budgétaires imposées aux pays de l'Eurozone par le semestre européen domineront cette semaine l’agenda de l'Union.
La réunion de l’Eurogroupe prévue mercredi à Bruxelles, promet de mobiliser toutes les attentions. Elle doit se prononcer sur le déblocage du nouveau programme d’aide de 130 milliards d’euros indispensable pour éviter à la Grèce un défaut de paiement mi-mars. Entretemps, le gouvernement de M. Papademos doit trouver 325 millions d’euros d’économies supplémentaires pour 2012, et le Parlement adopter le programme d’austérité qu’il a convenu avec la Troïka (la Commission, le FMI et la BCE).
La mise en œuvre des nouveaux transferts de souveraineté imposés par le « six pack » (renforcement de la gouvernance économique), entré en vigueur le 13 décembre, sera de son côté la préoccupation principale de la session plénière de Strasbourg. Le Collège des commissaires y tiendra mardi sa réunion hebdomadaire. Pour la première fois Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, y présentera son rapport sur le Mécanisme d'alerte (RMA) en application de la nouvelle procédure de contrôle et de correction des écarts de compétitivité excessifs entre Etats membres de la zone euro. La Commission européenne adoptera également son livre blanc, sur la réforme des systèmes de retraite.
Mercredi après-midi, le président du Conseil italien Mario Monti interviendra dans l’hémicycle sur la situation économique en Italie et en Europe, dans le cadre d’une journée consacrée essentiellement au Conseil européen de printemps. Les eurodéputés débattront de la première étape du « semestre européen », qui encadre désormais à l’avance les choix budgétaires des parlements nationaux. Ils se prononceront sur le rôle et la place des parlements dans ce calendrier. Le sommet des 1er et 2 mars devrait être l’occasion pour 25 Etats membres (à l’exception du Royaume Uni et de la République Tchèque) de signer le nouveau pacte budgétaire approuvé le 30 janvier.
Le même jour, la Troïka entamera sa troisième mission d’évaluation trimestrielle du plan d’aide accordé au Portugal. La dette de ce pays a atteint 110% du PIB fin septembre 2011, et les inquiétudes augmentent quant à la nécessité d’un second plan de sauvetage.
Les parlementaires adopteront également une résolution sur la Syrie. Le représentant de la présidence danoise s’exprimera mercredi devant eux au nom de Catherine Ashton, Haute représentante pour les affaires étrangères, sur la situation dramatique dans le pays. Le 27 février, les Vingt-sept prévoient d’adopter de renforcer les sanctions contre Damas : gel des avoirs de la banque centrale syrienne, embargo sur les exportations de phosphate et interdiction du commerce des diamants et métaux précieux.
En clôture de plénière, les eurodéputés statueront jeudi sur une résolution concernant les événements politiques en Hongrie, et plus particulièrement l’indépendance de sa banque centrale, de la justice et de l’autorité de protection des données. La Commission a intenté une triple procédure d'infraction contre le pays et lui a donné un mois pour répondre de ses actes. Ce délai expire le 17 février. Ce vote fait suite au débat animé en plénière avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban le 18 janvier.
Autre point fort de la semaine : le 14ème sommet entre l'Union européenne et la Chine se tiendra mardi à Pékin. Alors que la Chine envisage de participer financièrement au plan de sauvetage de la zone euro, trois dossiers litigieux y seront évoqués: le soutien apporté par Pékin à l’Iran et à la Syrie, et la volonté affichée par l’Union d’imposer sa taxe carbone aux compagnies aériennes chinoises.
Mathilde Dondeyne