En état de manque
La notion de stress hydrique renvoie à la quantité d'eau disponible, ou non, pour assurer les besoins d'une population. Ces besoins peuvent être agricoles, industriels ou relatifs à l'adduction en eau potable des municipalités.
Selon l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le stress hydrique est défini par deux facteurs : la quantité d'eau disponible par an par habitant et le taux de prélèvement de l'eau, fonction des usages.
Définition du stress hydrique selon l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Ainsi, un pays tel que l'Ouzbékistan sera considéré dans une situation de stress sur la quantité (1635 m3 par an par habitant), et dans une situation de rareté absolue sur les usages (prélèvements supérieurs à la quantité d'eau renouvelable).
En attribuant un score de 0 à 3 à chaque pays selon son état de stress hydrique sur la quantité, puis un autre score de 0 à 3 selon les prélèvements, nous pouvons définir un score global allant de 0 à 6. Le score le plus faible traduit une situation de disponibilité et d'usage durable, respectant le cycle annuel de renouvellement de la ressource. Le score le plus haut traduit un état critique, où la ressource est faible et surexploitée.
Le score global de stress mixe les définitions de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Dans le cas de l'Ouzbékistan, le score de stress sur la quantité est de 1, celui sur l'usage est de 3. Le pays a donc un score global de 4.
Le stress à l'échelle du monde
La FAO fournit sur son site « Aquastat » l'ensemble des données relatives à la ressource en eau et à son usage, pour la grande majorité des pays du monde. Il y a 182 données différentes par pays, allant des débits d'eau entrants (les fleuves
transfrontaliers par exemple) aux échanges entre aquifères (nappes phréatiques), en passant par les surfaces agricoles et les récoltes.
En utilisant les données relatives à la quantité d'eau disponible par an par habitant et au pourcentage
de prélèvement par rapport à la ressource, nous pouvons calculer le score de stress pour chaque pays, et dresser une carte du monde de la tension autour de la ressource en eau.
Nota :
L'indicateur proposé cible les pays structurellement en situation de stress hydrique, à l'échelle de tout leur territoire. Certains pays peuvent avoir des situations de stress au niveau local, qui ne sont pas étudiées ici.
Une zone se dégage, allant du Maroc au Kazakhstan, en passant par le Proche Orient. C'est cette zone à laquelle nous nous sommes intéressés.
La plupart des pays concernés sont arides. Mais quelles sont exactement leurs ressources en eau ?
Sont-ils dépendants ou autonomes vis-à-vis de leurs voisins ?
Les usages agricoles sont partout prépondérants et frôlent parfois le gaspillage. La démographie constitue aussi un facteur de crise de l'eau.
Pour faire face au manque
d'eau, les pays adoptent différentes stratégies, que ce soit le dessalement de l'eau de mer ou le recyclage des eaux usées. Les barrages poussent également comme des champignons, après une pause durant les années 1990. Vivre avec la ressource
suppose aussi de la partager, ce qui provoque parfois des tensions. Les traités internationaux tentent de réguler les situations les plus critiques.