La "flexisécurité" à la carte

Après l’introduction des réformes du marché du travail dans les pays de l’Union européenne, le modèle social de la « flexisécurité » a été implanté en Europe. Cependant, ces changements n’ont pas eu tous la même profondeur ni les mêmes effets, ce qui montre que dans l’UE il n’y a pas qu'un seul modèle de libéralisation du marché du travail.

Les pays du Nord, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, ont principalement reformé leurs systèmes de protection sociale, en réduisant les indemnisations chômage, et notamment celles pour les chômeurs de longue durée. Ils ont encouragé aussi l’utilisation de nouveaux modèles des contrats atypiques, avec une grande flexibilité horaire et une baisse de rémunération. C’est le cas des « mini-jobs » en Allemagne ou les « contrats zero heure » au Royaume-Uni, qui ont augmenté sensiblement pendant cette dernière décennie.

Les pays du Sud de l’Europe, Portugal, Espagne et Italie, ont en revanche focalisé leurs efforts dans la réduction du coût du licenciement et de la modération salariale. La protection des contrats de durée indéterminée a diminué de manière significative et les salaires, notamment le salaire minimum, ont été pratiquement gelés à partir du début de la crise en 2008.

Malgré cette vague réformiste, le marché du travail européen conserve certaines différences historiques. La protection de l’emploi est plus importante dans les pays de l’Europe continentale qu'au Royaume-Uni, où le modèle reste plus flexible et libéral. Et les écarts salariaux n’ont fait que s’accentuer entre le Nord et le Sud.

Les réformes du marché du travail dans les années 2000 et 2010

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Danemark Allemagne Irlande Italie Pays-Bas Portugal Espagne Royaume-Uni Suède France
Indémnisation du chômage
Facilité de licenciement
Dialogue social
Modération salariale
Contrat flexible
Fortement modifié
Moyennement modifié
Faiblement modifié
Non modifié

Etat du marché du travail actuel