13 mars 2012
Le Parlement européen a adopté par, 572 voix pour et 89 contre, le rapport sur la consolidation du Processus de Bologne, autre nom de l'espace européen de l'enseignement supérieur. Ce quasi-consensus ne doit pas masquer le fait que ce sont les Etats membres qui sont compétents dans ce domaine, l’Union Européenne n’intervenant qu’à titre de soutien.
Pour Luigi Berlinguer (S&D), rapporteur du texte, la priorité doit porter sur l’emploi des jeunes dès qu’ils abandonnent le statut d’étudiant. Il s’agit de « renforcer le lien Université/Entreprise en luttant contre le chômage des étudiants». Son rapport précise-t-il : «s’inscrit dans le cadre des programmes de l’Union Européenne Education et formation 2020 et Europe 2020 ». Sur la base de ce dernier, il invite les États membres à déployer davantage de moyens financiers pour atteindre les cinq objectifs de croissance définis par la Stratégie Europe 2020. Celle-ci prévoit notamment de lutter contre le décrochage scolaire.
Autres exemples : accorder plus de places pour les stages des étudiants dans l’optique d’une intégration ultérieure sur le marché du travail. Ou encore multiplier les partenariats Erasmus pour les stages pratiques. « La nécessité d’instaurer une procédure automatique de la validité des diplômes sur tout le territoire de l’Union Européenne (…) mais aussi et surtout la nécessité d’établir une véritable citoyenneté universitaire européenne » font également partie des priorités mentionnées par Luigi Berlinguer.
Le Processus de Bologne a débuté officiellement le 19 juin 1999 avec la signature de la Déclaration de Bologne par 29 pays. Il regroupe aujourd’hui 47 pays et vise à introduire un système de grades académiques comparables, à promouvoir la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs, et à intégrer la dimension européenne dans l’enseignement supérieur. Il a débouché en 2010 sur la création d’un Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES).
« Ce rapport est l’occasion d’évaluer le progrès accompli après une décennie d’efforts. Aujourd’hui, 2/3 des 47 pays signataires ont 90 % de leur programme dans le droit fil du Processus de Bologne » s'est félicité la commissaire pour l’éducation, la culture, le multilinguisme et la jeunesse, Androulla Vassiliou, lors de la présentation du rapport lundi soir.
Le prochain rendez-vous concernant le Processus de Bologne sera la conférence ministérielle qui se tiendra à Bucarest le 12 avril prochain. Les ministres de l’éducation des 47 pays signataires du Processus de Bologne établiront une feuille de route pour les trois prochaines années.
Antoine Izambard