Vous êtes ici

Biélorussie : condamnation repoussée


15 mars 2012

 

Le parlement européen s'est accordé un dernier délai avant de condamner le régime biélorusse. Le temps de voir si une éclaircie diplomatique est possible à court terme, avec peut-être une libération de prisonniers politiques à la clé.

 

Surprise au Parlement. Alors qu'on s'acheminait vers une condamnation ferme du régime d'Alexandre Loukachenko, président biélorusse, le vote de la résolution a été repoussé à la « mini-plénière » de Bruxelles début avril. Ce délai a été consenti à la demande de Kristian Vigenin (S&D) pour laisser de nouvelles marges à la discussion.

 

Selon un fonctionnaire du Parlement, des négociations entre l'Union et la Biélorussie seraient en cours concernant la libération de prisonniers politiques, condition imposée à Alexandre Loukachenko par l'UE. Les détails de ces discussions ne sont pour l'instant pas connus. On ignore l'identité de ces prisonniers politiques ainsi que leur nombre. Le député bulgare Kristian Vigenin a demandé de « laisser le temps à M. Loukachenko de réagir », tout en se félicitant de l'unité du Parlement sur le message de sanction à adresser au chef de la « dernière dictature d'Europe ».

 

Grève de la faim

La veille, lors d'un débat préalable, les parlementaires ont évoqué le cas de l'opposant Syarhey Kavalenka. Les jours de ce militant du Front populaire biélorusse sont en danger. Depuis son arrestation en décembre 2011 pour une prétendue violation de son assignation à résidence, il poursuit depuis une grève de la faim qui lui a fait perdre 28 kilos. Il s'est déclaré prêt à arrêter de boire. En 2010, il avait été arrêté pour avoir accroché l'ancien drapeau biélorusse dans un espace public.

 

Alexandre Loukachenko a été réélu au premier tour en 2010, avec 80 % des voix. Cette reconduction controversée ne l'a pas incité à la magnanimité. Son principal opposant lors de l'élection, Andreï Sanikov, a été jeté en prison pour trouble à l'ordre public après les manifestations populaires qui ont secoué Minsk. Pour Jacek Protasiewicz, député polonais à la tête de la délégation sur la Biélorussie , il ne faut pourtant pas hésiter à lancer un appel à Loukachenko : « Il n'est jamais trop tard pour la démocratie ».

 

Pauline Hofmann

Imprimer la page