09 mars 2016
En cette Journée internationale de la femme, les députés européens veulent que le Parlement soit à la pointe en matière d’égalité entre les hommes et les femmes.
Le mardi 8 mars, Journée internationale de la femme, un rapport prônant une meilleure égalité entre les hommes et les femmes au Parlement européen a été adopté a une large majorité par les députés européens (453 voix pour, 173 voix contre et 79 abstentions). Certains éléments du texte n’ont toutefois pas manqué de crisper la droite et l’extrême-droite.
Lors des débats, la veille au soir, en présence de moins de 5% des parlementaires, Angelika Mlinar (ALDE, Libéraux-démocrates), a défendu le texte au nom la commission des droits des femmes et de l’égalité entre les genres. Pour elle, le constat est sans appel : les objectifs de l’UE concernant l’égalité hommes/femmes à l'horizon 2009 ne sont toujours pas atteints. Elle souligne la nécessité de montrer l’exemple au sein même du Parlement pour « faire évoluer les comportements et les mentalités ».
Le texte incite à une meilleure prise en compte des inégalités de genre dans les embauches et nominations à des postes de responsabilité au Parlement, fixant notamment l’objectif d’augmenter de 40% d’ici 2020 la représentation des femmes aux postes d’encadrement. Il invite aussi les groupes politiques à se doter d'une présidence paritaire et à favoriser la parité dans la composition des commissions parlementaires. Autre proposition du rapport : mieux considérer les problématiques de genre dans les différentes législations, notamment en promouvant l'usage de terminologies neutres. Pour Angelika Mlinar ces mesures « amélioreront les travaux du Parlement et changeront notre regard sur l’égalité entre les genres parce que les femmes ne sont pas moins compétentes ! ».
Désaccord sur la notion de « genre ».
Les Verts et les sociaux-démocrates se sont félicités du rapport et du jour de son adoption. Au PPE (centre-droit) par contre il n’y a pas eu de consensus. Si l'Irlandais Sean Kelly s’est dit favorable au texte, d’autres l’ont fermement critiqué. « Il faut évoquer les femmes à d’autres dates ; et les quotas dans les lois nationales doivent disparaître ! » a ainsi déclaré Romana Tomc (PPE), pour qui le texte est trop ambitieux.
Mais c’est bel et bien la notion de genre qui ne passe pas à droite et à l’extrême-droite. Branislav Skripek, ECR (conservateurs), tire a boulets rouges sur le rapport : « Que d’absurdités, on a ici la légitimation de la notion de genre, mais c’est quoi le genre ‘neutre’ ? Comment définir les genres ? L’adoption de termes neutres dans les traductions…mes chères collègues soyez sérieuses ! Nous sommes égaux, hommes ET femmes ».
« Nous n’avons pas le choix, la parité est une obligation » assène la commissaire à la justice, à la protection des consommateurs et à l’égalité des genres, Vera Jourova, tout en reconnaissant que les institutions européennes peinent encore à atteindre la parité.
Il revient maintenant aux Etats membres de décider de la suite à donner à ces propositions au Conseil de l’UE.
Kevin Baptista