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Trois questions sur le "paquet de deux" à Jean Paul Gauzès


13 mars 2013

Jean-Paul Gauzès, député PPE français, est le rapporteur du règlement du Two Pack concernant les pays de la zone euro sur tutelle financière.

Le Two Pack a été proposé par la Commission en novembre 2011, pourquoi son adoption par le Parlement a été aussi longue ?

Les parlementaires ont reçu les documents de travail en 2012. A cette époque, le Conseil européen a demandé à ce qu’il soit vite examiné. Mon texte a été rapidement rédigé. Le second, à la charge d’Elisa Ferreira, députée S&D portugaise, d’une plus grande complexité, a mis plus de temps à voir le jour. Nous n’avons pas la même méthode de travail. Pour moi, il fallait se dépêcher : il y a tout de même urgence vu l’actualité économique de la zone euro. Elle, de son côté, prenait le texte mot par mot. Notre lenteur n’a pas donné une image positive à la méthode communautaire.

A quoi servira-t-il ?

Le Two Packs est une boîte à outils pour savoir ce qu’il faut faire, la vraie question est : est-ce que ce sera utile et adapté aux problèmes. Mais la solution idéale serait tout de même qu’on n’ait pas besoin de l’utiliser. Il sera applicable quand le Conseil l’aura ratifié. Et concernera sans doute la Grèce, l’Italie, l’Espagne voire la France. Avec le vote de ces deux nouveaux textes, l’Union européenne a enfin tous les outils en mains pour assurer la discipline budgétaire des Etats membres.

Votre texte implique une perte de la souveraineté importante des Etats membres. Trouvez-vous cela acceptable ?

Ma co-rapporteure, de nationalité portugaise, pensait souvent à ce qui pourrait être imposé à son pays. Elle voulait que le texte porte le moins d’atteinte possible au Portugal. Je n’ai pas ces scrupules.
Il faut en arriver là quand on connaît des difficultés financières. Soit on reste seul dans son coin, soit on profite de la solidarité des autres pays européens. En contrepartie de cette solidarité, il y a des contraintes. Les bénéficiaires doivent accepter une certaine discipline budgétaire.

Propos recueillis par Hélène FAUCHER et Mélanie POQUET

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