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L'identité européenne, un concept en reconstruction


13 mars 2013

« Peut-on réaliser une identité européenne en disant que nos valeurs sont universelles ? » C'est placé face à cette interrogation dérangeante que l'historien norvégien, Karsten Alnaes a inauguré mardi à Strasbourg un cycle de cinq mois de conférences organisées par le Conseil de l'Europe en partenariat avec l'ENA,  le creuset des élites administratives françaises . 

Pour lancer le débat, plus que pour apporter une réponse définitive, Karsten Alnaes, a remonté le fil du temps, « à une époque où pour devenir citoyen de l’empire romain, il suffisait de se comporter comme tel ». Rapportée au temps présent, celui d'une grave crise économique et des valeurs, la question de l'intégration se retrouve ainsi posée.

Les Européens percevraient désormais les migrants comme des envahisseurs, estimant aussi pour beaucoup d'entre eux que l'Islam est incompatible avec une « vie européenne moderne», d'après un rapport commandité par le Conseil de l'Europe à l'occasion de ce cycle de débats.  Sauf que sans immigration, selon les calculs de la Commission européenne, la main-d’œuvre de l'UE devrait diminuer d'environ 100 millions, au cours des cinquante prochaines années, avec pour conséquence un déclin inévitable. Mais si l'immigration devient une nécessité, comment composer avec les craintes des Européens? Autant de considérations qui, associées à la crise économique et institutionnelle que traverse l’Union européenne en ce moment, contribuent à une perte de repères, d’identité, que l’on peut assimiler à une crise idéologique.

Avis aux artisans du concept: le chantier est ouvert.

Elodie toto

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