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Carton rouge aux matchs truqués


14 mars 2013

Un mois et demi après l’enquête d’Europol sur les matchs arrangés en Europe, le Parlement sonne la charge contre un fléau qui gangrène le sport professionnel sujet aux paris.

Pour que les fraudes cessent, il est grand temps que la Commission agisse ! C'est le sens de la résolution sur les matchs truqués et la corruption dans le sport adoptée jeudi 14 mars par Strasbourg. Elle serait bien inspirée de s'attaquer aux « paradis de paris asiatiques » et de renforcer sa collaboration avec ces pays tiers. Les eurodéputés lui demandent aussi de mettre sur pied une coordination des différents acteurs, organisations sportives, polices et justices nationales, et opérateurs de jeux, afin de lutter contre les paris frauduleux.


380 matchs suspects en Europe

Le Parlement se fécilite du projet de la Commission d'adopter en 2014 une recommandation  sur « les bonnes pratiques dans la prévention et la lutte contre des matchs lié à des paris ». Elle devrait être l'occasion d'inciter « fermement » les Etats membres à faire figurer explicitement le trucage des matchs dans le droit pénal national. À ces derniers, il est demandé de mettre en place un service de répression spécialisé. Un code de conduite applicable à tous les joueurs, arbitres et personnel technique serait également bienvenu, tout comme des mesures de protection des mineurs.

Lors du débat préliminaire, plusieurs parlementaires ont rappelé  les conclusions de la vaste enquête conduite récemment par Europol. Le 4 février dernier, l’office de police de l’Union déclarait en effet avoir identifié 380 rencontres suspectes dans le football européen en un an et demi. Ces chiffres n’étant que la « partie émergée de l’iceberg », selon Europol.

« Attention, ce n’est pas un problème mineur parce qu’il ne toucherait que le sport. [...] On ne peut pas considéder le sport comme un compartiment à part où l’on peut permettre l’illégalité », a averti le député portugais Rui Tavares (Verts/ALE).

Le Parlement entend aussi porter le sujet à d'autres organisations internationales comme le Conseil de l'Europe ou les Nations Unies.


Guillaume Jacquot

(Crédit photo : Flickr / Julien Haler)

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