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Un procès équitable pour l’opposant au régime rwandais


12 février 2021

Le 11 février les eurodéputés ont adopté une résolution en soutien à Paul Rusesabagina, arrêté et détenu dans des conditions troubles au Rwanda. Ils appellent à ce que cet opposant soit jugé dans le respect des normes internationales.

Défenseur des droits humains, Paul Rusesabagina est devenu célèbre grâce au film qui relate sa vie, Hôtel Rwanda (2004). En 1994, alors directeur de l’hôtel des Mille Collines à Kigali, il a aidé des milliers de personnes à fuir le génocide. Devenu citoyen belge en 1996 après avoir dû quitter son pays d’origine, il est aujourd'hui accusé d’actes terroristes par le régime de Paul Kagame.

Les interrogations qui tournent autour de sa « disparition forcée » comme le qualifie Human Rights Watch sont multiples. Le 27 août 2020, alors qu’il était en voyage d’affaires à Dubaï, Paul Rusesabagina, a été forcé de monter dans un jet privé pour atterrir à Kigali. Incarcéré depuis, il s’est vu refuser le droit à un avocat de son choix et reste dans l’attente d’un procès qui devrait débuter le 17 février.

Le 11 février, le Parlement européen a adopté à une écrasante majorité (659 voix pour, 1 contre, 35 abstentions) une résolution demandant que « les autorités rwandaises lui donnent accès à un procès juste, équitable et encadré par les normes internationales ». Etant donné sa nationalité belge, il est d’autant plus important que « l’Union européenne s’assure de la protection de ses droits » a insisté l'eurodéputée polonaise Ewa Kopacz (ECR, souverainistes). Pour son homologue Hilde Vautmans (Renew, libéraux), voter cette résolution c’est aussi le moyen de demander une « enquête internationale et indépendante » afin d’éclaircir ses conditions mystérieuses d’arrestation et de détention.

Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina, se félicite de la position du Parlement européen sur cette affaire : « voter cette résolution est une déclaration symbolique forte envers le Rwanda. Il faut les prévenir que le monde regarde ».

Marie Petitjean

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