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La stratégie vaccinale européenne en débat


12 février 2021

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Ursula Von Der Leyen, mercredi 10 février, lors du débat sur la stratégie vaccinale européenne à Bruxelles 

Réunis en session plénière, les eurodéputés ont globalement soutenu la stratégie vaccinale européenne tout en appelant à plus de rigueur dans les relations avec les laboratoires pharmaceutiques.

“Nous sommes à vos côtés quand vous rappelez que 27 contrats, 27 prix différents et 27 conditions d’accès au lieu d’un seul contrat européen nous auraient mené dans une situation bien plus chaotique”. L'eurodéputé français Pascal Canfin (Renew, libéraux) a assuré la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, d'un soutien sans équivoque lors du débat sur la stratégie vaccinale européenne organisé au Parlement européen le 10 février.

Manfred Weber, le président allemand du groupe PPE (centre droit) a lui aussi réaffirmé son attachement à une réponse européenne pour faire face à la crise sanitaire. “Les décisions prises ensemble sont des décisions justes. Nous avons mis tout le monde sur le même plan” a-t-il assuré. Néanmoins, si la grande majorité des eurodéputés ont salué la feuille de route proposée par la Commission, certains ont regretté des dysfonctionnements. C'est le cas de l'eurodéputée française Véronique Trillet-Lenoir (Renew, libéraux) pour qui "même si la stratégie coordonnée de l'UE pour négocier, acheter et sécuriser les vaccins était la seule bonne stratégie, il y a eu des failles".

Une stratégie perfectible

Deux points ont particulièrement fait débat. La Commission européenne a notamment été critiquée pour le manque de transparence dans la signature de certains contrats de vaccins. La co-présidente du groupe GUE (extrême-gauche),  Manon Aubry, a ainsi dénoncé le manque d’informations sur le prix des doses, le calendrier de livraison et le détail des clauses de responsabilité : “C’est un outil de confiance à un moment où une partie de la population doute des laboratoires pharmaceutiques” a-t-elle insisté, “de ce point de vue, c’est clairement un échec de la Commission : on se rend compte que la démocratie est plus faible que les entreprises”.

L’approvisionnement des doses de vaccins a aussi été au cœur de la polémique. Manfred Weber l’a pointée du doigt : “Nous sommes déçus : la demande est beaucoup plus forte que la production. L’Union européenne a commis des erreurs... tout n’a pas été parfait ces derniers mois.” De son côté, Ursula Von Der Leyen s’est voulue rassurante en clôture des débats : “nous étions trop confiants quant à une livraison à temps, mais une task force a été créée pour accroître la capacité de production des vaccins et détecter les problèmes”, a-t-elle assuré. 

Camille Plaisant

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