Vous êtes ici

« Le budget de la zone euro n'a pas pour but d'exclure les Etats qui n'en sont pas membres»


15 février 2017

Trois rapports sur l'avenir de l'Union européenne étaient débattus mardi matin dans le cadre de la session plénière du Parlement européen de Strasbourg. L'eurodéputé allemand Reimer Böge (PPE, centre-droit) est, au côté de sa collègue française Pervenche Berès (S&D, sociaux-démocrates), rapporteur de la proposition de résolution sur le projet de budget de la zone euro. Il nous explique les implications de cette réforme.

 

20170216-ER boge_reimer.jpg

 

Pourquoi est-il selon vous nécessaire que la zone euro se dote d'un budget?

La stabilisation de la zone euro est un défi qu'il est difficile de surmonter avec les instruments dont nous disposons actuellement. Il ne s'agit pas de concurrencer les fonds de cohésion déjà existants. Mais je crois que l'idée d'une capacité budgétaire additionnelle de la zone euro pourrait aider à intensifier les réformes dans les Etats membres. Ces derniers pourraient également bénéficier d'une aide supplémentaire en cas de situation économique difficile. Dans ce rapport, nous avons établi des principes clairs sur les conditions de financement et de remboursement afin qu'au final cela ne pèse pas négativement sur les budgets des Etats et de l'Union.

En se destinant aux seuls pays membres de l'union monétaire, votre proposition ne risque-t-elle pas de créer une Europe à deux vitesses?

La monnaie de l'Union européenne est l'euro et les Etats membres qui ne l'ont pas adoptée représentent l'exception. Si la zone euro faillit, cela aura également des conséquences pour des pays comme la Suède ou la Pologne, non-membres de la zone euro. Autant dire que l'exercice n'a pas pour but d'exclure ces Etats. Ils sont au contraire invités à participer à cette réflexion.

Pensez-vous que cette proposition a des chances d'être prise en compte dans les prochaines réformes de l'Union?

J'espère que la Commission et les autres institutions l'intégreront à leur ordre du jour d'ici la fin de l'année même si je reste sceptique à ce sujet. Mais je m'attends à ce que les trois rapports du Parlement viennent nourrir le débat général qui aura lieu en mars dans le cadre des 60 ans du traité de Rome. Il s'agira d'envisager de façon pragmatique la prochaine décennie et de reprendre en charge l'orientation de l'Europe pour ne pas la laisser aux populistes.

 

Recueilli par Eddie Rabeyrin

 

 

 

 

Imprimer la page