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La Scène de Strasbourg veut s'imposer dans le paysage culturel

04 octobre 2019

Lancée en mars dernier, la Scène de Strasbourg entame cet automne sa première vraie saison. Premier défis de ce nouveau théâtre : se faire connaître du public à la Meinau, un quartier éloigné du centre-ville.

Il faut être attentif pour repérer la Scène de Strasbourg au milieu de la Plaine des Bouchers. L’extérieur du bâtiment, une ancienne usine à pâtes, peint de longues bandes blanches et rouges, ne ressemble pas à un théâtre classique. 

Après 1,5 million d’euros de travaux, l’ancien entrepôt a presque été entièrement rénové : « On a gardé l’esprit dépôt industriel en laissant le gros bloc de béton comme tel, et l’ancienne aération, explique Musah Recepovic, le directeur du théâtre, qui ajoute en rigolant : « Bon, on a quand même les sièges en velours rouge, là on ne peut pas faire plus classique », rigole-t-il. 500 places entourées d’immenses murs de briques repeints en rouge.

Des premiers mois positifs

Le directeur, âgé de 36 ans, a pris ses fonctions le 30 mars 2019, date de l’ouverture officielle de la salle. Auparavant, il gérait la billetterie des quatre théâtres parisiens de son oncle Alil Vardar, auteur de pièces à succès. C’est d’ailleurs avec Le clan des divorcés, écrit par son oncle, que la salle a été testée : une dizaine de dates et une affluence autour des 60 % de la jauge, qui convient à la direction qui n’en espérait pas tant. «A partir de ce taux de remplissage sur le long terme, le théâtre est viable.»

Un chiffre pas forcément facile à atteindre étant donné l’emplacement du lieu. « Il faut que les gens apprennent qu’il y a un théâtre à la Plaine des Bouchers.» La volonté est aussi de créer un théâtre populaire : «Je veux que tout le monde puisse venir ici. Notre public ce n’est pas seulement celui du centre de Strasbourg, c’est aussi celui de la Meinau et du Neuhof. »

« Un théâtre, ça crée de la vie »

Mais, pour l’instant, être à la Meinau est un frein. « C’est un quartier qui, aujourd’hui, ne fait pas rêver les gens.» Musah Recepovic espère voir le quartier se développer en même temps que son établissement. « J’ai envie de voir des restaurants, des commerces. Là, c’est un peu laissé pour compte. Un théâtre, ça crée de la vie », lance-t-il. Pour le moment il se trouve encore coincé entre l’autoroute et les entrepôts, loin des habitations. 

Mais Musah Recepovic se veut confiant : « On a 600 places de parking juste à côté, le tram à moins de dix minutes. On est accessible. Ce qui nous manque, c’est la notoriété, mais ça va venir. On se donne trois ans pour ça.»

La saison démarrera vraiment fin octobre et se prolongera jusqu’à mai. Des spectacles, de la musique, mais surtout des one-man show : Chris Esquerre,  le 26 octobre, ou Christophe Alévêque, en décembre. « Mais on n’a pas vocation à ne recevoir que des têtes d’affiche, indique Musah Recepovic. On fait venir, par exemple, la troupe Mohamed le Suédois en décembre. » L’objectif  du théâtre est d’ouvrir les vendredis, samedis et dimanches car il n’a pas encore la capacité de jouer tous les soirs. 

Victor Boutonnat

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