Ce lundi à partir de 15h, le conseil municipal se réunit pour la dernière fois avant les élections municipales. En raison d’un ordre du jour plus conséquent que les précédents, cette séance ne devrait pas s’achever avant le début de soirée. Et surtout, elle ne devrait pas être de tout repos pour le maire sortant Roland Ries (PS), entre le feuilleton du tram de Bamako et les nouveaux rythmes scolaires.
L’affaire du tram de Bamako comme point d’orgue
C’est le dernier point à l’ordre du jour et c'est sans doute le plus attendu. Pascal Mangin (UMP) veut maintenir la pression sur Roland Ries, à propos de l'épineux dossier des études de faisabilité d'un tramway à Bamako (Mali). Le conseiller municipal d’opposition doit interpeller le maire sur cette information judiciaire, ouverte depuis 2010. Celle-ci concerne l’attribution par le conseil municipal de contrats d’études à des sociétés privées sur la faisabilité d’un tram à Bamako, sans appel d’offres. Le maire a été entendu en juin par la police judiciaire. "Les Strasbourgeois attendent éthique et transparence", c’est le titre de l’intervention de Pascal Mangin pour le groupe "Strasbourg au centre" (UMP, UDI et indépendants), qui tient à dresser le bilan du mandat de Roland Ries en matière d’éthique. Et rappeler que ce dernier a signé la charte de Transparency International France, le 29 janvier dernier.
Les rythmes scolaires, nouvelle interrogation orale
Moins électrique mais tout aussi sensible, la réforme des rythmes scolaires à Strasbourg revient cet après-midi au conseil municipal, notamment la question des activités proposées deux fois par semaine aux écoliers. A la rentrée 2014, les 114 écoles de Strasbourg bénéficieront d’activités périscolaires (culturelles, sportives ou encore linguistiques par exemple) de 15h10 à 16h15 pendant deux après-midis par semaine. La collectivité doit donc faire appel à des associations et des intermittents du spectacle supplémentaires pour assurer cette nouvelle prestation. Le conseil municipal doit attribuer le marché public pour ces activités éducatives. Ce point ne devrait pas manquer de faire réagir le groupe "Strasbourg au centre". Sa principale figure, Fabienne Keller, avait annoncé la semaine dernière que si elle était élue en mars, elle n’appliquerait pas la réforme à Strasbourg en septembre prochain. Le 11 février, une centaine d’enseignants avaient manifesté devant le siège de la mairie pour protester contre le "manque de concertation".
Les travaux controversés au Kaysersguet
La mise à disposition de locaux de la villa Kaysersguet, destinés au Centre d’information sur les institutions européennes, fait partie des premiers points abordés par le conseil municipal. Cela pourrait donner lieu à de vifs débats. Le conseiller municipal Robert Grossmann (UMP), dont c'est la dernière apparition politique, critique les travaux de réaménagement et d’extension de la villa, entrepris depuis juin 2013 : il pointe "l’erreur du maire entraînant la destruction d’éléments importants du passé culturel strasbourgeois" et reproche au groupe d'opposition "Strasbourg au centre" son "réveil à seulement trois mois des élections". En janvier, le groupe de Fabienne Keller s’inquiétait de la destruction d’éléments attenants à la villa.
Guillaume Jacquot