Le film Touch me not, réalisé par la Roumaine Adina Pintilie, a remporté, ce week-end, l’Ours d’or du meilleur film au Festival de Berlin. L’Eurométropole et une société de production strasbourgeoise sont associées au projet.
Dans un contexte de débats sur la place des femmes dans le monde du cinéma, Touch me not et sa réalisatrice, la Roumaine Adina Pintilie, ont visé juste. En proposant une œuvre entre fiction et réalité sur le parcours émotionnel et intime de trois personnages, le film a décroché l’Ours d’or du meilleur film au festival de Berlin, samedi. Une récompense prestigieuse qui équivaut à une Palme d’or.
Une co-production strasbourgeoise
Un succès qui rejaillit sur Strasbourg. En effet, dès la genèse du projet, en 2011, la société Les films étrangers s’est associée à la production. « Nous avons été impliqués dans les domaines artistiques, techniques et financiers », explique Philippe Avril, producteur et gérant de la société. Il s’est notamment chargé de trouver des financements auprès d’organismes strasbourgeois. Le film a ainsi pu compter sur le soutien financier de l’Eurométropole et d’Eurimages, le fonds culturel du Conseil de l’Europe. « L’Eurométropole a participé à hauteur de 45 000 euros », détaille Estelle Zimmermann, chargée du bureau d’accueil des tournages de la collectivité.
Pourquoi, alors qu’aucune scène n’a été tournée à Strasbourg ? « L’aide de l’Eurométropole repose sur deux critères. Le premier est artistique et concerne le scénario. Le second est économique : il faut qu’un certain nombre de dépenses soient réalisées sur le territoire », développe Estelle Zimmermann. « L’investissement économique de la production était suffisant », complète Philippe Avril.
Un succès qui rejaillit sur le secteur de l’audiovisuel
La récompense obtenue par Touch me not pourrait s’avérer bénéfique pour ceux qui ont participé au projet. « Nous serons encore plus respectés, se réjouit le producteur. Cela va booster les équipes en interne, la façon dont on va défendre nos projets et notre notoriété. » Pour l’Eurométropole, « il y a un retour artistique en termes d’image qui n’est pas quantifiable. Il y a aussi un soutien économique non-négligeable pour le secteur de l’audiovisuel et du cinéma », reconnaît Estelle Zimmermann.
Pour le moment, la sortie du film en France n’est pas prévue. Mais les distributeurs se pressent au portillon : « plusieurs offres ont été déposées depuis ce week-end. Le film passera en France », assure Philippe Avril. Néanmoins il faudra attendre « fin novembre ».
Timothée Loubière