En Syrie, des trêves sont signées entre les rebelles et les soldats loyalistes dans les localités autour de Damas. La dernière en date, signée lundi, concerne Babbila, dans la banlieue sud de la capitale. Mais cette trêve humanitaire ne présage pas de jours meilleurs.
Un rebelle discute avec des soldats du régime dans les rues de Babbila, lundi 17 février. (AFP PHOTO /LOUAI BESHARA)
Alors qu'à Homs, les bombardements ont repris hier, mettant ainsi un terme à la trêve qui a permis à l'ONU d'évacuer 1 400 civils, c'est au tour de Damas et de sa banlieue de connaître des pauses humanitaires.
A Babbila, où la trêve a été signée hier, des soldats en uniformes discutent avec des rebelles armés. Des bulldozers dégagent les rues encombrées de débris pour que des camions puissent apporter eau et nourriture.
Après plus d'un an et demi de batailles féroces dans et autour de la capitale, les forces loyales au président Bachar al-Assad et les rebelles sont arrivés à un compromis. Ces trêves ont été négociées par des personnalités politiques ou des hommes d'affaires originaires de ces localités.
L'accord permet l'entrée de nourriture dans ces localités assiégées où la disette s'est répandue après un siège total imposé par le régime pour faire plier la rébellion, en vain. En échange, les rebelles ont rendu leurs armes lourdes et ne brandissent plus l'étendard de la révolution.
Le gouverneur de la province de Damas, Hussein Makhlouf, a assuré que tous les services publics détruits seraient remplacés. "Nous pouvons sentir que les fils de la nation sont à nouveau réunis", a-t-il dit, enthousiaste, avant de blâmer les "étrangers" pour la violence.
En réalité, cette trêve demeure fragile. Certes, les rebelles devraient être amnistiés. Mais rien ne prévoit de réconciliation ou de solution politique qui pourraient laisser entrevoir la paix. Partout ailleurs dans le pays, les combats font rage. Les forces du régime gagnent du terrain dans la province de Maan, dans le centre du pays. A Homs, les combats ont repris comme si de rien n'était. Et dans le sud du pays, les rebelles se préparent à lancer une offensive d'envergure sur la Damas.
Alors, à Babbila, les rebelles n'ont pu s'empêcher de scander "Syrie libre" lorsque les forces du régime ont hissé le drapeau officiel syrien sur le toit de la municipalité, qui fut un de leurs bastions. Les soldats ont rétorqué "Dieu protège l'armée".
La guerre civile, qui va bientôt entrer dans sa quatrième année, a fait 140 000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.
Anthime Verdier (avec AFP)