Les organisateurs de "Strasbourg mon amour" sont satisfaits de la deuxième édition. Le sentiment est plus mitigé du côté des hôteliers.
"Pour une deuxième édition, ça a bien marché", se réjouit Jean-Jacques Gsell, président de l'office de tourisme et adjoint au maire. Les dix jours de Strasbourg mon amour ont fait le plein dans toutes les animations en intérieur. Les 600 visiteurs à la nocturne du palais Rohan et de l'Œuvre Notre-Dame sont une illustration de ce succès.
Les hôteliers, restaurateurs et commerçants partenaires de l'événement sont moins positifs. "Nous avons reçu autant de monde cette année que les années précédentes, avant Strasbourg mon amour", précise Jean-Marc Murat, directeur de l'hôtel Cathédrale. La majorité de ses 50 chambres étaient occupées, mais difficile de savoir si les personnes venaient pour l'opération séduction de Strasbourg. "Cette semaine est magnifique et j'espère que l'opération va se prolonger mais on n'a pas vu un boom dans les hôtels".
Certains sont même déçus d'avoir investi dans la fête. "J'ai payé 800€ pour avoir le nom de mon établissement sur le site et installer des bouteilles de crémant et des pétales de fleurs dans les chambres, explique Geneviève Erb, chef réceptionniste au Cerf d'or. Mais seulement deux couples "Strasbourg mon amour" ont réservé pour une nuit". Quant à la partie restaurant, "on était complet vendredi soir, et samedi ça a un peu plus bougé" mais difficile de déterminer si c'était l'effet Strasbourg mon amour, ou simplement Saint Valentin. Déçue, Mme Erb n'engagera pas de nouveau partenariat l'an prochain. Pour elle, il faudrait encourager la réservation de nuits d'hôtel par des touristes extérieurs en offrant des billets ou des pass pour des activités de nuit exceptionnelles (concert d'une célébrité, exposition d'envergure...).
Un constat qui tend à confirmer l'impact principalement régional de l'initiative. Jean-Jacques Gsell estime à 5 000 le nombre de personnes venues de l'extérieur de l'Alsace, mais il faudra attendre mardi 25 février pour le bilan officiel. Le résultat est de toute façon loin des deux millions de visiteurs au moment de Noël, mais l'adjoint au maire ne s'inquiète pas, "il faut plusieurs années pour trouver son rythme de croisière."
Claire Le Moine