Le conseil municipal de Strasbourg a voté ce lundi le contrat triennal pour 2015-2017, à la quasi-unanimité. Dans le contexte de maîtrise des dépenses publiques, le contrat est raboté de près de 40 % par rapport à 2009. Passé entre l’État et les collectivités locales, il doit permettre d'assumer le rayonnement de la capitale européenne.
Malgré les 98 millions d'euros de moins par rapport à 2012, le conseil municipal a voté lundi 16 février l'engagement de la Ville dans le contrat triennal 2015-2017, après plus d'une heure de débats.
Les principaux financeurs sont l’État et la Ville de Strasbourg. Mais l’État français se désengage de plus en plus, et ce, depuis le contrat triennal de 2012-2014. A cette époque, il avait déjà diminué son aide de près de 80 millions d'euros par rapport à 2009, contexte d'austérité budgétaire oblige. Les collectivités locales avaient donc compensé.
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Mais cette année les collectivités locales ne suivent plus, pénalisées à leur tour par la baisse des dotations de l'Etat. Résultat, une diminution globale de 40 % de l'enveloppe du contrat depuis 2009. Le conseil général du Bas-Rhin, par exemple, n'alloue plus que 3,4 millions d'euros, contre près de 30 millions en 2012. Guy-Dominique Kennel, le président du conseil général, refuse de participer au rayonnement de l'Eurométropole, qui, selon lui, empiète sur les compétences du département.
Au final, ces 146,3 millions d'euros doivent servir au développement de la capitale européenne selon quatre axes: la culture, les transports, l'enseignement supérieur et la recherche, et l'aménagement du quartier européen du Wacken.
Certains conseillers municipaux ont exprimé lors du conseil leurs réserves. L'élue frontiste Julie Abraham a dénoncé les "sommes faramineuses pour le projet du théâtre du Maillon - près de 20% du budget total - pour un théâtre qui n'est pas rentable". Pour elle, les Strasbourgeois témoignent peu d'intérêt à cette salle de spectacles contemporains. Julie Abraham a en outre pointé du doigt le projet "inutile" de l'extension d'1,5 kilomètre du tram E, qui s'étendrait jusqu'à la rue de la Papeterie à la Robertsau.
Pascale Jurdant-Pfeiffer (UDI) s'est également interrogée sur ce projet de 11 millions d'euros. Le premier adjoint au maire, Alain Fontanel, lui a rétorqué que c'était "le kilomètre le moins cher". En moyenne, le coût d'un kilomètre de tram s'élève à 25 millions d'euros, a-t-il souligné.
Pascal Mangin, élu UMP, a quant à lui souhaité une évaluation a posteriori des projets réalisés dans le cadre des contrats précédents. Pour lui, cela permettrait de mesurer leur impact sur le rayonnement européen de la ville.
Le Premier ministre, Manuel Valls, doit venir à Strasbourg en avril, pour signer le contrat triennal.
Laurine Personeni