En début de semaine, le port de Kehl a publié son bilan pour 2012. Grâce à la forte demande en acier et en céréales outre-Rhin, le transbordement a connu une croissance de 3 %.
Des tonnes de feraille arrivent chaque jour au port de Kehl. Credit Photos: CUEJ/Robert Gloy
Au terminal du port de Kehl s'empilent les conteneurs. Ils sont orange, verts, bleus et portent le noms d'Hambourg ou Bremerhaven. En 2012, le port du Kehl a enregistré une hausse de 3 % du transbordement. Plus de quatre millions tonnes de biens ont été traités sur les terminaux du port rhénan : une première depuis sa création en 1900.
"Pour expliquer cette hausse du transbordement, il faut d'abord tenir compte du caractère spécifique du port. Il s'agit, comme à Strasbourg d'ailleurs, d'un port industriel classique. La quantité des biens dans nos terminaux dépend donc de l'activité des usines présentes au port", explique Jürgen Preiß, chef de services d'administration du port. À Kehl, ce sont surtout les usines d'acier, de papier et de fourage concentré qui constituent les activités principales.
Un camion est chargé d'un conteneur. Le port compte plus de 4000 salariés.
Acier et céréales en tête
Le transbordement d'acier et de fer représentent 65 % des biens traités. L'usine d'acier est la seule dans le land de Bade-Wurtemberg et possède un propre terminal. Des tonnes de feraille arrivent chaque jour en provenance des centres industriels allemands le long du Rhin, avant d'y être transformés en acier. "Quand il y a une conjoncture forte et beaucoup de projets de constructions, nous remarquons ce besoin en acier", dit Jürgen Preiß.
Le transbordement de céréales a connu, lui aussi, une hausse : 22 % de plus, la hausse la plus importante parmi tous les biens, ce qui est lié à de très bonnes récoltes en 2012. Ils sont traités par une usine qui les transforme en fourage concentré.
Même si la quantité des biens traités au port de Kehl a accru, la fréquentation des bateaux a diminué de 16 % par rapport à l'année précédente. Selon Jürgen Preiß, "le Rhin transportait très peu d'eau en 2011 à cause du manque de pluie". Les bateaux ne pouvaient donc pas être chargés lourdement. "Parfois, ils sont partis avec la moitié de la capacité de chargement potentielle."
L'usine d'acier au port de Kehl est la seule au land de Bade-Wurtemberg.
Coopération avec le port de Strasbourg
De l'autre côté du Rhin, le port de Strasbourg a également enregistré une hausse de transbordement. Près de 8 millions de tonnes de biens y ont été traités. Pourtant, il n'est pas question d'une concurrence entre les deux ports, comme l'explique Jürgen Preiß. "En 1951, quand la France a rendu la ville de Kehl à l'Allemagne, les Français ont exigé un certain contrôle des activités au port. Aujourd'hui encore, malgré quelques modifications en 1991 après la chute du mur, il y a quatre représentants du port de Strasbourg parmi les dix membres de notre conseil de surveillance. Et nous, nous sommes également représentés chez eux. Chaque côté est au courant des activités de l'autre." De plus, le port de Strasbourg est davantage porté vers le pétrole et le gravier. Un choix qui n'entrave pas la coexistence des deux ports.
Robert Gloy